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La tordeuse des bourgeons de l’épinette continue de progresser dans deux régions québécoises.
En un an, les superficies de forêts infectées par cette nouvelle épidémie ont triplé sur la Côte-Nord (189 000 à 532 000 ha) et doublé au Lac-Saint-Jean (74 000 à environ 156 000 ha) de 2009 à 2010. Au début de l’épidémie, il y a cinq ans, la tordeuse ne sévissait que sur 2319 ha de la Côte-Nord. Ce sont les secteurs entre Forestville et Port-Cartier qui demeurent les plus touchés.
La Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) passera de nouveau à l’action cet été en arrosant à l’insecticide biologique BT (Bacillus thuringiensis) 45 000 ha en forêts nord-côtières et 15 000 ha au Lac-Saint-Jean.
« L’objectif du programme de pulvérisation n’est pas d’enrayer l’insecte, parce qu’il y en a des milliards, mais de permettre à la forêt de survivre pendant l’épidémie. L’idée est ainsi de réduire l’impact économique de l’épidémie, décrit Serge Tanguay, directeur général de la SOPFIM. Ce type de forêt vulnérable n’existe pas dans d’autres endroits au Québec. Il y a deux ans, à l’île d’Anticosti, les arrosages que nous avons faits ont été suffisants. L’épinette blanche résiste mieux à la tordeuse et les conditions maritimes lui rendent la vie dure. La tordeuse est toujours là, mais nous lui avons fait mal. Cette épidémie ne lève pas en même temps. Elle apparaît d’une région à l’autre, à des endroits éloignés les uns des autres, comme les champignons, et non pas d’ouest en est, comme dans les années 70. »
Des bases ont été installées à Baie-Comeau et à Sept-Îles, employant environ 40 personnes pour soutenir les opérations.
La tordeuse sévit également sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, dans les secteurs de La Mitis et Val-Brillant, ainsi que de Cap-Chat et Mont-Louis. À la mi-juillet, des inventaires aériens seront réalisés afin de mieux connaître la progression de l’insecte. On exclut toutefois un arrosage.
La présente épidémie n’est toutefois en rien comparable à celle des années 1970. La quantité d’arbres perdus équivalait, en volume, aux besoins des usines actuelles (pâte et sciage) pendant dix ans. Seulement sur la Côte-Nord, 33 millions d’arbres avaient été atteints, pour une mortalité de 1,1 million d’arbres. Le cycle de l’épidémie est d’environ 30 ans, mais il varie de région en région.