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La saison des sucres commence officiellement ces jours-ci avec de premières coulées significatives qui permettront enfin d’allumer l’évaporateur. Étonnamment, tous les producteurs contactés par La Terre, lancent leur saison au même moment, peu importe la région.
Cette situation détonne avec celle des dernières années, alors que les acériculteurs de la Montérégie avaient souvent déjà mis en baril plus de la moitié de leur production avant même que leurs confrères des régions plus froides aient commencé. Ce délai en Montérégie a cependant l’avantage de permettre à Megan Giguère et à son père d’avoir eu le temps de réparer toutes les fuites pour rendre leur système de tubulure étanche. « On est plus que prêts! Présentement, les arbres commencent à couler tranquillement. On dirait qu’ils étaient gelés, mais c’est encourageant de voir arriver l’eau. Ça commence pour vrai », dit l’acéricultrice qui exploite 8 500 entailles à Sainte-Christine, en Montérégie.
Plus au nord, dans la région de Portneuf, Karine Douville assiste également aux premières coulées de l’année. « C’est la vraie récolte qui commence! J’avais vraiment hâte, car je suis toujours sur le gros nerf avant chaque début de saison. J’espère que tout va bien fonctionner. C’est un peu comme un artiste qui a le trac avant d’entrer sur scène », compare-t-elle. L’acéricultrice assure que tous ses employés ont fait un excellent travail pour rendre son réseau étanche. Elle espère atteindre un rendement de 5 lb à l’entaille dans son érablière de 32 000 entailles située à Saint-Ubalde.
Dans Chaudière-Appalaches, Michaël Gagné, vise les 6 lb a l’entaille et ce début de saison, quoique peu abondant en sève jusqu’à maintenant, ne le stresse pas pour autant. « On n’est pas en retard et ça commence. Mon plan, c’est d’accumuler l’eau pour tout bouillir samedi [le 13 mars]. Après, il annonce plus froid et je ne veux pas garder de l’eau dans les bassins. Ça peut entraîner des problèmes de qualité », raisonne celui qui compte 35 000 entailles avec sa conjointe à Saint-Jacques-de-Leeds. Il a eu écho que les acheteurs de son secteur ont également hâte que les arbres s’activent, car leurs réserves seraient à sec.
Au Bas-Saint-Laurent, Donald Ouellette, salue ses premières coulées. Il démarrera l’évaporateur dimanche ou lundi. Il est heureux de lancer les hostilités, surtout que peu de sirop a été produit en mars lors des trois dernières années dans sa région, souligne le copropriétaire d’une exploitation de 75 000 entailles.
Finalement, dans les Laurentides, Mathieu Audy a lui aussi recueilli ses premiers volumes de sève. Il croit que la pluie « donnera un coup » dans les prochains jours. Chose certaine, cette première coulée lui permet de tester son système de capteurs de fuite. « Je suis en admiration devant mon moniteur. J’ai tout vu mes fuites; ça sauve des pas. Pour la première fois en trois ans, je ne suis pas dans la panique, je suis prêt pour les grosses coulées », dit-il avec assurance.