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Le niveau de la réserve stratégique de sirop d’érable est bas, très bas, indique Isabelle Lapointe, directrice générale des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ). « Quand je suis passée à l’entrepôt, je n’en revenais pas. Je n’avais jamais vu si peu de barils à Laurierville », précise-t-elle.
En date du 15 février, la réserve se situait à 37 millions de livres (Mlb), ce qui représente seulement 36 % des 104 Mlb que la réserve contenait l’an dernier à pareille date.
Pas de panique, pour l’instant
« La réserve a joué son rôle, indique fièrement Mme Lapointe. À court terme, avec l’augmentation des ventes, [ce faible niveau] pourrait être inquiétant, mais on ne connaît pas les inventaires des acheteurs. On entend dire qu’ils ont peut-être acheté un peu plus de sirop au cas où la prochaine récolte ne serait pas généreuse. » En mars, les acheteurs effectueront une mise à jour de leurs ventes et de l’état de leurs propres réserves de sirop, ce qui précisera le portrait. Chose certaine, le niveau d’inquiétude pourrait grimper si la récolte des prochaines semaines s’avérait faible. « Il va falloir rebâtir la réserve. Il faudra un bon 135 Mlb, car on avait une réserve de 104 Mlb qui a presque fondu », fait remarquer la directrice générale des PPAQ. La récolte 2021 a produit 133 Mlb de sirop, tandis que celle de 2020 en a donné 175 Mlb.
L’objectif de ventes atteint deux ans à l’avance
Les ventes de sirop québécois ont connu une croissance de près de 20 % cette année, un gain qui s’ajoute à l’autre hausse spectaculaire de 20 % l’an dernier. Si bien que les PPAQ s’approchent des 180 Mlb de ventes, soit tout près du fameux 185 Mlb qui, rappelons-nous, était l’objectif ambitieux annoncé en 2017, alors que les PPAQ souhaitaient une hausse de 66 % de leurs ventes entre 2018 et 2023. L’objectif, qui était à l’époque jugé irréaliste par certains, a été atteint deux ans d’avance.
Il faut cependant reconnaître que la COVID-19 a contribué à l’explosion des ventes de sirop d’érable ces deux dernières années. Isabelle Lapointe mentionne par ailleurs que des ventes supplémentaires de près de 20 Mlb ont été réalisées aux États-Unis en 2021 afin de compenser la faible récolte des producteurs acéricoles américains l’an dernier. Sans ces ventes, la croissance tournerait davantage autour de 8 % plutôt que 20 %.
En terminant, spécifions que les ventes de sirop industriel ont également bondi en atteignant 9 Mlb. Il ne resterait qu’une dizaine de millions de livres de sirop industriel en réserve, près de 14 Mlb de sirop sans défaut de saveur et près de 14 Mlb de sirop avec défaut (Vr4).
« Les producteurs n’ont jamais reçu autant d’argent » Le fait de vendre une bonne portion de la réserve de sirop fait des heureux : les producteurs acéricoles qui, dans certains cas, avaient du sirop invendu depuis des années. Non seulement le sirop de 2021 a pratiquement tout été payé, mais les producteurs reçoivent de surcroît des paiements des années antérieures. « Les producteurs n’ont jamais reçu autant d’argent. Ils vont avoir eu plus d’argent cette année que l’année dernière, qui était record [pour la production]. On a déjà retourné l’équivalent de 146 M$ en valeur d’inventaire aux producteurs », dit Isabelle Lapointe, directrice générale des Producteurs et productrices acéricoles du Québec. |