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Les terres forestières québécoises continuent d’échapper au mouvement spéculatif que connaît le monde agricole.
C’est en tout cas ce que constate le président de la Société de gestion d’actifs forestiers Solifor, Raynald Arial.
« Notre réalité diffère de celle du milieu agricole pour la simple raison que ceux qui investissent dans la forêt ne cherchent pas à obtenir des rendements rapidement. Ces investisseurs misent plutôt sur le long terme, et pour eux, il s’agit d’un placement qui prend la forme d’un dépôt à terme », explique-t-il.
Au détour du sentier
Cela ne signifie pas pour autant que la forêt privée sera toujours à l’abri d’un éventuel mouvement spéculatif que pourraient initier des acheteurs flairant la bonne occasion au détour du sentier.
« Des craintes de voir des étrangers acheter nos terres forestières ont déjà été évoquées, dans le passé, mais on ne voit pas ça pour le moment », rappelle le président de Solifor.
Raynald Arial ne croit pas, par ailleurs, qu’il faille à tout prix empêcher des investisseurs étrangers acheter des propriétés forestières au Québec. Il donne en exemple le géant américain Forestland Groupe (3,4 millions d’acres), qui détient 10 000 hectares de terres forestières.
« Si on veut créer de la richesse, dit-il, il faut pouvoir attirer des investissements, pas les repousser. Mais il faut que ça se fasse sans déséquilibrer notre marché », dit-il.
Le président n’écarte pas la possibilité que Solifor achète éventuellement des terres forestières chez nos voisins du Sud, dans le Maine, par exemple. « Si l’occasion se présente », ajoute-t-il.
Solifor est unee société en commandite détenue à 80 % par le Fonds de solidarité FTQ – l’autre partenaire étant Gestion Dion & frères, de Saint-Raymond-de-Portneuf. La société de gestion dispose aujourd’hui d’un «portefeuille forestier» qui s’étale sur 156 460 hectares, pour une valeur d’investissements de 140 M$. Ce qui en fait un des quatre grands propriétaires de terres forestières au Québec.
Chaque année, Solifor coupe pour l’équivalent de 400 000 mètres cubes (résineux et feuillus) de bois en billes qu’elle vend aux scieries, aux usines de pâte et papier, aux fabricants de produits de bois et aux producteurs d’énergie.
La forêt privée se partage entre 130 000 propriétaires, dont seulement 12 % détiennent des actifs forestiers supérieurs à 50 hectares. De plus, seulement 18 % des terres forestières privées au Québec ont 800 hectares et plus, selon les données recueillies par la société de gestion d’actifs forestiers.