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Les propriétaires forestiers du sud du Québec ont voté majoritairement en faveur d’une mise en marché collective du bois de sciage sapin-épinette lors d’une assemblée générale spéciale tenue le 10 novembre, à Sherbrooke. Une démarche qui, cependant, soulève encore de l’opposition.
Rappelons que le Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec (SPFSQ) avait déjà obtenu, en 2017, un vote positif de ses membres au sujet d’une telle mise en marché collective, afin de négocier au nom de tous les producteurs le prix du bois de sciage avec les usines. Des scieries s’étaient opposées à ce concept, tout comme l’Association de défense des producteurs forestiers, qui représente plusieurs entrepreneurs forestiers. Après 22 journées d’audience, des procédures qui se sont échelonnées sur quatre ans et des frais d’avocat de plusieurs centaines de milliers de dollars, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec avait refusé, dans une décision datant de 2021, de donner son aval au projet du SPFSQ.
Or, le vote du 10 novembre relance le duel entre les partisans et les opposants de ce projet de mise en marché collective. André Roy, président du SPFSQ, croit cependant que cette fois est la bonne. En entrevue avec La Terre, il souligne que son groupe a apporté les correctifs aux réprimandes adressées par la Régie dans son jugement de 2021.
Le projet de mise en marché repose toutefois sur la même structure qu’en 2017, c’est-à-dire que le Syndicat sera le seul à négocier le prix avec les scieries et les coûts de transports. M. Roy assure qu’il n’y aura pas de quotas sur la production de bois ni d’obligation pour un producteur de livrer à une scierie choisie par le Syndicat. Le président veut négocier avec les scieries un prix qui serait basé en partie sur un indice de prix du bois, afin que les producteurs puissent profiter eux aussi des hausses de prix sur les marchés. « On veut négocier une convention unique avec les scieries. Si elles ne veulent pas [de la mise en marché collective], nous reprendrons les audiences devant de la Régie. Si elles acceptent, mais ne veulent pas négocier avec nous, nous irons en arbitrage », résume le président.
De l’opposition
Sans être personnellement contre la mise en marché collective, le président de l’Association de défense des producteurs forestiers, Daniel Duteau, s’oppose au projet présenté par le Syndicat, qui lui paraît mal défini et qui fait miroiter des hausses de revenus aux producteurs sans preuve. Il évalue que ce concept de mise en marché placera le bois des producteurs à la disposition du Syndicat. « Si le Syndicat décide que mon bois doit rester sur le bord du chemin trois mois, moi, c’est ma mort. J’ai une multiabatteuse et un porteur. Les gars comme moi, qui vivent du bois, on ne peut pas se permettre d’attendre avant de se faire payer et de garder de l’inventaire. » Il ajoute que les négociations entre le Syndicat et les scieries pourraient s’étirer, et entre-temps, les scieries auraient le beau jeu d’acheter leur bois aux États-Unis.
Son organisation a déjà déposé une demande à la Régie pour être informée de chaque étape de l’homologation de la convention de mise en marché collective du Syndicat.