Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Faut-il choisir un ponceau en plastique, en métal, en béton ou encore un ponceau à arches pour maximiser ses investissements dans des terrains forestiers tout en protégeant l’habitat des poissons? Forêts de chez nous a parlé avec des experts pour y voir plus clair.
L’aménagement d’une traverse de cours d’eau exige une bonne planification et son installation doit être effectuée adéquatement afin de limiter les impacts sur l’environnement aquatique.
Tout projet d’installation d’un ponceau doit commencer par une vérification auprès de la Municipalité afin de se conformer aux normes en vigueur. Et si le cours d’eau contient des poissons, les exigences sont beaucoup plus élevées, ajoute Marc Hauben, inspecteur de ponceaux accrédité par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports qui offre ses services aux propriétaires privés et veille au respect de la réglementation environnementale des territoires fauniques et agricoles. « Quand il y a des poissons, le tuyau doit avoir une paroi ondulée pour éviter d’augmenter la vitesse du courant, dit-il. De plus, il doit être enfoncé dans le sol pour refaire le lit du cours d’eau dans le ponceau. »
Les ponceaux à arches, qui protègent encore davantage la vie aquatique, sont de plus en plus recherchés. Un ponceau à arches, « c’est un ponceau multiplaques en “U” inversé avec des semelles de béton, en acier ou en bois », décrit Marc Hauben, en ajoutant que c’est la technique utilisée pour réduire l’impact au minimum dans le lit du cours d’eau. « On en voit de plus en plus, notamment dans les secteurs où l’on construit des éoliennes, mais ces ponceaux coûtent environ 50 % plus cher », dit-il, précisant que les prix devraient baisser avec l’augmentation de l’utilisation de ce type de ponceau. Tous les détails comptent quand on parle de l’habitat des poissons, car le dépôt d’un millimètre de sédiments dans une frayère peut nuire gravement aux alevins.
Des ponceaux à arches en plastique ont, par ailleurs, fait leur apparition sur le marché. Soleno, un manufacturier de ponceaux à arches, souligne que cette solution permet le libre écoulement des eaux et la libre circulation de la faune aquatique, sans affecter le lit ou les berges et sans perturber la faune ni la flore d’un écosystème.
Pour une solution à plus faible coût, le ponceau en plastique est à privilégier lorsque le diamètre nécessaire est de 30 po (76,2 cm) ou moins, remarque André Jetté, propriétaire de Tuyaux André Jetté. « C’est la solution la moins chère pour de faibles diamètres, et ces produits sont garantis à vie », souligne l’homme spécialisé dans la vente de ponceaux.
Pour les diamètres de plus de 30 po (76,2 cm), c’est toutefois les ponceaux en acier qui sont les plus économiques, mais leur durée de vie est limitée à environ 25 ans, ajoute André Jetté. « Pour augmenter la durée de vie du ponceau, les clients peuvent choisir du métal aluminisé, qui dure deux fois plus longtemps, mais coûte 30 % plus cher. »
Selon Marc Hauben, il est aussi important de remblayer les infrastructures pour augmenter leur durée de vie. Il existe notamment plusieurs guides dont le Guide de saines pratiques pour éviter les erreurs courantes, comme la création d’affouillements, des tourbillons qui se créent de chaque côté à la sortie du ponceau, causant de l’érosion. « Pour éviter l’érosion, il faut bien appliquer le géotextile et s’assurer que les matériaux sont bien compactés », dit-il.
Une bonne compaction soutiendra le tuyau et évitera un effondrement hâtif, renchérit André Jetté. « Tous les ponceaux de moins de 24 po (60 cm) doivent être remblayés d’un minimum de 12 po (30,48 cm) de matériel. Pour les plus gros, ce sera davantage », ajoute-t-il.
Les structures en béton, vendues en sections de 8 pi (2,44 m), peuvent aussi être utilisées pour de gros cours d’eau, mais leur installation nécessite de plus grosses machines, remarque André Jetté.
Dans le doute, les propriétaires de forêts privées devraient toujours faire appel à un expert qualifié afin de maximiser leurs investissements et les pérenniser, soutient Marc Hauben.
Quelques rappels importants 1. Obtenir un permis de construction d’un ponceau auprès de la Municipalité; 2. Identifier l’endroit idéal en fonction du cours d’eau; 3. Calculer la dimension du ponceau : • En ayant recours à un professionnel pouvant évaluer les débits de pointe, • En ne réduisant pas la largeur du cours d’eau de plus de 20 %, • En utilisant un tuyau d’un diamètre minimal de 17,7 po (45 cm); 4. Ne pas travailler pendant la période de frai des poissons (au besoin, vérifier auprès du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs); 5. Enfouir le tuyau d’au moins 15 % pour que le lit du cours d’eau puisse se refaire; 6. Limiter l’érosion en compactant le sol et en installant une membrane géotextile; 7. Bien recouvrir le ponceau de matériel; 8. Inspecter fréquemment vos ponceaux pour détecter les problèmes d’érosion ou encore la présence d’un castor; 9. Faire appel à un expert au besoin. Prix d’un tuyau de 24 po (61 cm) Plastique 20 pi (6,1 m) : 470 $ Galvanisé 20 pi (6,1 m) : 540 $ Ciment 8 pi (2,42 m) : 180 $ Ciment 20 pi (6,1 m) : 650 $ (Source : Tuyaux André Jetté) |
Cet article est tiré de l’édition de mai 2018 du magazine Forêts de chez nous.