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Avec un entaillage de qualité, un réseau de tubulures récent et un aménagement forestier réalisé dans les règles, l’étanchéité du système de collecte est l’un des quatre facteurs qui influenceront le plus le rendement d’une érablière.
Dans un circuit hermétique, le taux de vacuum enregistré à la pompe est presque identique à celui calculé à l’entaille. « Un écart maximal de 1 inHg [pouce de mercure]est toléré », explique Philippe Leduc, ingénieur forestier au Club acéricole du Sud du Québec, à Lac-Mégantic.
De plus en plus d’acériculteurs s’équipent d’un système de gestion d’érablière (monitoring) qui détecte les maîtres-lignes problématiques sans toutefois cibler les fuites. « La vérification sur le terrain demeure toujours nécessaire, note Philippe Leduc. Si le collecteur a 1 000 pieds, il faut que tu le marches au complet pour trouver la ou les fuites. »
Un niveau de vide élevé est synonyme de meilleurs rendements, mais également, d’une surveillance accrue. « À partir de -25 inHg, c’est là que les microfuites se déclarent. Il faut que tu sois prêt à mettre plus de journées dans le bois pour les trouver et réparer. » Un travail minutieux, car les microfuites sont de l’ordre d’un chalumeau qui a reculé ou un trou d’entaille ovale par exemple.
Parce qu’ils manquent de main-d’œuvre ou qu’ils sont satisfaits de leur rendement de 3 ou 4 livres à l’entaille, certains acériculteurs préféreront maintenir un vacuum de -20 inHg ou -21 inHg. À ce niveau, il y a forcément moins de fuites sur le réseau et conséquemment, moins de travail de vérification sur le terrain. « Il y a encore beaucoup de cabanes à sucre qui sont équipées de pompes à lait qui atteignent ce niveau de vide. Et puis, si ton système de tubulures est le même depuis 10 ou 20 ans, c’est inutile de chercher à aller plus haut », estime l’ingénieur forestier.
Enfin, cette quête de détection des fuites et de vacuum maximal ne fait pas l’unanimité dans le milieu, souligne Philippe Leduc. « Il y a encore plusieurs acériculteurs qui sont sceptiques. Ils s’inquiètent des effets à long terme sur l’érable. On sort plus d’eau de l’arbre, donc plus de minéraux. Est-ce que cela appauvrit nos sols? On ne le sait pas, car il n’y a pas d’études là-dessus. »
Mais la détection des fuites est intégrée dans la pratique de la majorité des producteurs. « On le voit lors de nos présentations ou activités, les acériculteurs veulent améliorer leur rendement et s’informent de plus en plus sur la méthode de détection des fuites », conclut l’ingénieur forestier.
Bon à savoir
- Après chaque variation de la météo (pluie, verglas, neige, gel de plusieurs jours ou vents violents), vous devriez aller inspecter votre réseau de tubulures.
- Il est suggéré de faire minimalement une inspection par semaine durant la saison des sucres. Pour les producteurs comptant plus de 10 000 entailles, un employé à temps plein devrait être affecté à cette tâche.
- Selon une étude du Centre Acer, pour chaque pouce de mercure (inHg) gagné, le rendement s’accroît d’environ 5 %. Un acériculteur qui ferait passer son niveau de vide de -20 inHg à -25 inHg augmenterait de 25 % sa production avec le même nombre d’entailles.
- Plus le niveau de vide est élevé, plus le risque de gel de la tubulure augmente si les fuites ne sont pas corrigées.
- Pour un réseau de tubulures performant, il faut viser un écart maximal de 1 inHg entre la lecture du manomètre à la pompe et celle à l’entaille.
Méthode de détection des fuites en 4 étapes
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Bernard Lepage, collaboration spéciale