Voici quelques exemples de forêts de proximité au Québec présentés par Solidarité rurale.

Le fait de ne pas disposer de droits complets (bois, tourisme, énergie, etc.) sur un territoire suffisant est un défi commun, tandis que différents types de gouvernance sont en place.

Le Groupe AGIR (Agence de gestion intégrée des ressources) est situé dans la MRC de Maria-Chapdelaine, au nord du Lac-Saint-Jean, et compte sur 111 000 ha de forêts dont une majeure partie sous CAAF. C’est l’un des projets de forêts de proximité les plus avancés au Québec. Les sept corporations locales qui sont associées ont produit 47 000 m3 de bois en 2010.

AGIR s’occupe de gestion durable en collaboration avec l’industrie, trace de 10 à 15 km de chemins forestiers par année, installe des nichoirs à sauvagine et des frayères à truites. On pratique aussi la nouvelle technique de production forêt-bleuets et la récolte de champignons. Une coopérative de valorisation de la biomasse est aussi en place. On parle de 60 emplois et de retombées directes d’environ 2,5 M$ en 2010. L’économie sociale fait partie du projet avec notamment un magasin général.

Une bonne partie du bois coupé par AGIR est cependant attribuée à l’industrie sous forme de CAAF. « Les corporations locales n’ont pas le choix de vendre leur bois à l’industrie. Le pouvoir de négociation n’est pas égal », fait valoir Michel Bouchard, coordonnateur d’AGIR.

La Forêt communale de Mont-Carmel, dans la municipalité du même nom située dans le haut Kamouraska, souhaite mettre en valeur le tourisme pendant les quatre saisons. Ce laboratoire rural tente de s’entendre pour redynamiser la pourvoirie locale en désuétude et attend des nouvelles d’un projet de parc éolien communautaire. Deux chaufferies (biomasse et granules) sont en place et servent aux bâtiments municipaux. « Le contrat d’aménagement forestier n’est pas le meilleur moyen. On est confiant que le nouveau régime forestier fera une place à la forêt de proximité », a déclaré Yvon Soucy, préfet de la MRC de Kamouraska, qui compte sur le transfert d’une partie de CAAF à sa Forêt qu’il a fondée après une visite dans les forêts communales de France.

La forêt de proximité de la MRC des Laurentides dispose quant à elle de 54 000 hectares en territoire municipalisé. Cette forêt souhaite développer son potentiel acéricole de même que de petits projets de biomasse dans les communautés. Des lots de forêt seraient cédés à des locataires à très long terme, qui auraient des conditions à respecter. On travaille aussi sur un nouveau guide de villégiature en terres publiques afin notamment de développer les secteurs plus éloignés ou à l’écart des lacs. Un partenariat avec les écoles permet aussi de profiter de la forêt comme outil éducatif. Le bois récolté est vendu par l’office de producteurs de bois qui gère le plan conjoint régional.

Finalement, la Coop quatre temps, dans le Bas-Saguenay, est une coopérative de solidarité en développement multiressource qui a été fondée afin de fournir du travail à ses membres travailleurs ainsi que des biens et services à ses membres utilisateurs, dans les domaines récréotouristique, faunique, forestier et toutes autres activités connexes. « On veut améliorer le contrôle qu’on a sur le territoire », soutient Mathieu Vaillancourt, directeur général de la coop.