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Pascal Rodrigue était au volant de son camion en direction de New York au moment de l’entrevue avec La Terre. « J’achète mes branches de différents producteurs québécois. Ils disent tous la même affaire; c’est plus payant vendre des branches que de vendre du bois », résume celui qui allait porter une autre remorque pleinement chargée de branches aux cimetières américains.
« Avant, on vendait des branches pour faire des couronnes de Noël, mais ce qui a pris le marché, ce sont les tapis de tombe en branches de sapin. La demande a augmenté depuis cinq ans », indique M. Rodrigue. Il livrera cette année près de 4 800 paquets de branches à d’immenses cimetières américains pouvant contenir près de 8 000 tombes. « Les branches, c’est 100 % un marché d’exportation, car ici au Québec, ce n’est pas populaire, mais aux États-Unis, ils sont 100 fois plus fanatiques pour leurs cimetières et pour décorer leurs tombes. Ce sont des fleuristes qui s’occupent des arrangements; ils offrent des forfaits entre 200 $ et 1 500 $ par année, par tombe. Pour l’hiver, ils font des tapis de branches de sapin d’environ trois par quatre pieds [90 par 120 cm] », décrit le commerçant.
10 $ le paquet
Alain Paquet vient de récolter près de 10 tonnes de branches de sapins avec sa femme, une activité qui leur permet de générer des revenus intéressants tout en aménageant ses forêts. « Avant, je faisais 100 paquets de branches et maintenant, j’en vends près de 500 paquets par année. C’est plus payant que vendre le bois », confirme le producteur acéricole et forestier.
Lorsqu’il coupe des sapins dans son érablière ou dans ses autres peuplements, il vend le bois du tronc aux scieries et vend les branches à un grossiste comme Pascal Rodrigue pour près de 10 $ le paquet. « C’est sûr que c’est plus long que juste couper l’arbre, dit M. Paquet. Ma femme recoupe les branches avec un sécateur et on les attache en paquets de 40 à 50 livres [18 à 23 kilos]. Quand on bûche de bons sapins, on fait environ 40 paquets par jour », décrit le résident de Saint-Zacharie, dans Chaudière-Appalaches.
Il ajoute que ce débouché vient contrebalancer un peu la perte de marché du « bois de pitoune », qui lui permettait de tirer un revenu avec la cime des arbres. Rappelons que les arbres de petit diamètre pouvaient il y a quelques années être vendus en longueur de 122 cm (4 pieds) aux compagnies de pâtes et papiers, un marché qui est tombé.