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Les revenus des 36 000 producteurs forestiers québécois ont connu une baisse dramatique de 1 G$ depuis le début de la crise qui frappe depuis bientôt six ans.
« Nous vivons des temps difficiles », a admis le président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ), Pierre-Maurice Gagnon, lors du 42e congrès de l’organisme.
Il constate que la crise forestière, qui est loin d’être terminée, continue de gruger les revenus et les emplois dans les communautés rurales. Par exemple, en 2005, les revenus des producteurs totalisaient 345 M$. Six ans plus tard, en 2011, ils avaient fondu, littéralement, pour se situer à 151 M$.
La baisse marquée des livraisons de bois et une correction majeure des prix payés par les industriels expliquent cette diminution des revenus des producteurs.
« Nous comprenons que l’industrie tourne au ralenti et que cela affecte les livraisons, mais nous déplorons que les acheteurs ne paient pas le juste prix. Il serait temps qu’ils cessent de faire porter tout le poids de la crise sur le dos des producteurs », a tenu à clarifier le président de la Fédération, qui vient de produire un document économique étoffé sur « la forêt privée chiffrée ».
Des options
Un fait demeure : les producteurs forestiers semblent condamnés à « innover dans l’adversité », pour reprendre le thème de leur congrès annuel qui se tient à Trois-Rivières, pour espérer retrouver le chemin de la rentabilité.
« On se doit d’explorer de nouvelles avenues et d’étudier d’autres options pour aller chercher de nouveaux revenus. On ne pourra plus se limiter uniquement à notre traditionnel marché du bois rond, sans doute faudra-t-il se tourner vers le marché des copeaux », soumet Pierre-Maurice Gagnon.
Il évoque la possibilité d’ouvrir, en partenariat avec les industriels, des centres de mise en copeaux pour le bois de la forêt privée. Il est également question d’améliorer la logistique de transport et d’approvisionnement en bois de la forêt privée acheminés vers les usines de produits forestiers.
« Nous devons bouger pour hausser nos parts de marché, qui ont déjà atteint 19 % en 2001, et qui ne sont plus que de 15 %. Avec des projets, et en faisant en sorte que le gouvernement incite davantage les industriels à acheter notre bois, nous pourrions facilement détenir 22 % du marché. C’est un défi que nous nous donnons !», a conclu le président de la Fédération.