Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Une commotion cérébrale est une blessure très pernicieuse, car parfois, les symptômes ne se manifesteront que 24 ou 72 heures plus tard. Cela signifie que la personne qui aura reçu un coup à la tête pourrait ne pas se sentir incommodée au début. Elle poursuivra ses travaux et malheureusement… aggravera sa situation, car les 48 premières heures sont également les plus cruciales pour la guérison. Selon l’Institut des commotions cérébrales de Montréal, une personne sur cinq ressentira ses premiers symptômes jusqu’à 72 heures après avoir subi un impact à la tête. Dans le milieu sportif, un athlète sur deux cachera ses symptômes pour ne pas être retiré du jeu… On peut s’imaginer la même chose du côté des forestiers!
Que faire?
Les signes et les symptômes d’une commotion peuvent varier grandement d’un individu à l’autre. En général, il s’agit souvent de maux de tête, de nausées, d’étourdissements, de difficulté de concentration, de vision brouillée, d’une impression de se sentir au ralenti ou de chercher ses mots. Mais encore une fois, ces symptômes peuvent apparaître rapidement ou beaucoup plus tardivement après l’événement. La thérapeute et copropriétaire de l’Institut des commotions cérébrales Janie Cournoyer recommande à une personne qui a eu un impact à la tête d’arrêter complètement toutes activités durant 20 à 30 min, et de procéder ensuite à une auto-évaluation des symptômes. Idéalement, elle recommande que l’évaluation soit effectuée par une autre personne, car une blessure au cerveau peut altérer le jugement.
Si un ou des symptômes se confirment, il importe de cesser ses activités, d’éviter de conduire soi-même, et d’aller à la maison pour se mettre au repos physique et mental, pour une période de 24 à 48 heures.
Durant ladite période de 24 à 48 heures, une attention particulière devrait être portée à des symptômes de vomissements, de perte de conscience ou à un mal de tête qui s’accroît et qui devient intolérable. Ce dernier symptôme pourrait indiquer « un trauma modéré ou sévère comme une hémorragie sous-durale qui nécessite une intervention d’urgence », souligne Mme Cournoyer, qui détient un doctorat en biomécanique des impacts à la tête.
Après les 48 premières heures, la personne peut reprendre graduellement ses activités, mais aussitôt qu’elle se sent incommodée, elle doit retourner se reposer. Certaines personnes ont pris plus de six mois à redevenir fonctionnelles après une commotion, surtout si elles n’ont pas écouté les recommandations lors des premières heures…
Des recours
Un travailleur forestier qui est engagé par une entreprise et qui est victime d’une commotion ou d’une lésion professionnelle peut recevoir des indemnités de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). « En effet, en cas d’accident du travail, le travailleur peut avoir droit à des indemnités et à des services comme de l’assistance médicale ou de la réadaptation s’il en a besoin et que sa demande est acceptée. Il doit faire une demande officielle en remplissant la Réclamation du travailleur dans les six mois suivant l’accident », explique à Forêts de chez nous Antoine Leclerc-Loiselle, conseiller en relations de presse à la CNESST.
Les responsabilités de l’employeur
Les producteurs forestiers, les acériculteurs ou les agriculteurs qui demandent à un employé d’exécuter des travaux forestiers sont soumis à plusieurs responsabilités. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dresse la liste des responsabilités de l’employeur dans son guide Santé en forêt. Voici quelques points :
- L’employeur fournit gratuitement aux travailleurs, et selon les modalités définies entre eux, l’équipement de protection individuelle certifié. Il s’assure que les travailleurs le portent et l’utilisent comme il se doit;
- L’employeur organise les premiers secours et les premiers soins dans chaque lieu de travail, conformément au Règlement sur les normes minimales de premiers secours et de premiers soins. Il s’assure qu’un protocole d’évacuation et de transport des blessés est établi et connu de tous les travailleurs et que les secouristes sont en nombre suffisant (un secouriste par cinq travailleurs), qu’ils portent l’autocollant les désignant comme secouristes et qu’ils sont connus des travailleurs;
- L’employeur doit également s’assurer des aspects suivants :
- Les travailleurs ont pris connaissance du programme de prévention et du guide de prévention en forêt. Ils ont reçu la formation leur permettant d’exécuter leurs tâches tout en protégeant leur santé et leur sécurité,
- Des trousses de premiers secours complètes sont mises à la disposition des travailleurs à proximité des lieux de travail, et ces derniers savent où elles se trouvent,
- Un système de communication efficace est disponible en tout temps et rapidement pour joindre les secouristes,
- Personne ne travaille seul, à moins qu’un programme de surveillance n’ait été établi.
Il est à noter que les frais engendrés tels que des frais médicaux et de l’assurance salaire, par exemple, lors d’une blessure de type commotion cérébrale, sont à la charge du particulier. Même chose pour les membres de sa famille qui travaillent bénévolement pour lui. De plus, pour un particulier, il est possible de prendre des assurances d’arrêt de travail et de convalescence.
À lire aussi
Cet article a été publié dans l’édition de septembre du magazine Forêts de chez nous