Forêts 2 septembre 2014

C’est le début de la fin en Montérégie

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Débutée à la mi-février, la saison des sucres commençait à avoir du plomb dans l’aile, le 15 mars dernier, en Montérégie.

Les fortes chaleurs annoncées pour les dix prochains jours, souvent sans gel la nuit, risquent de donner son coup de grâce, en dépit d’un rendement inférieur à la moyenne. La situation est différente dans les régions situées au nord du fleuve Saint-Laurent et en s’éloignant vers l’Est du Québec où la montée de la précieuse sève n’avait pas encore atteint son rythme de croisière.

Producteur acéricole à Ormstown, en Montérégie, Serge Beaulieu avait récolté 1,8 lb à l’entaille à cette date et ne se croyait plus en mesure atteindre sa moyenne habituelle supérieure à 3 lb. Le sirop y est toutefois de bonne qualité, surtout clair et extraclair. « Ça pourrait bien se terminer la semaine prochaine, avec les 18 à 20 °C prévus, parfois accompagnés de pluies qui font sortir le gel de la terre et qui risquent de réveiller les bourgeons, a-t-il dit. Ça prendrait un gros coup de froid, au milieu de la semaine du 20 mars pour prolonger la saison. » La saison avait pris fin le 27 mars en 2000.

Dans le reste du Québec, la production devrait battre son plein au cours des deux prochaines semaines. À l’autre bout de la province, on voyait plutôt d’un bon œil l’arrivée de chaleurs « qui vont dégeler les érables », a noté Jean-Marie Gilbert, acériculteur à Auclair, au Bas-Saint-Laurent. « Il est encore tôt, a-t-il confié, et les conditions propices à une bonne récolte sont là. » Malgré sa nordicité, Serge Valiquette, à Mont-Laurier, avait engrangé 0,7 lb/entaille de sirop biologique de belle qualité, plus que sa moyenne pour un mois de mars, et escomptait produire ses 3,3 lb normales. Dans la région de Québec, « la plupart des producteurs ont fait du sirop en fin de semaine dernière (10-11 mars) », a confié Gérald Morin, à Sainte-Agathe, qui en était à 0,5 lb/entaille, encore loin de sa moyenne de 3 lb.

« C’est commencé depuis une semaine En Estrie, Claude Roy avait produit 0,75 lb/entaille de sirop clair et extraclair, à Nantes, le 15 mars dernier. Les érables avaient coulé sans arrêt, jour et nuit, au cours des 72 dernières heures. M. Roy ne semblait pas trop redouter les quelques jours de chaleur anticipée vu la couche de neige d’environ 18 pouces au sol. Une confiance similaire animait Marcel Larochelle, acériculteur à Saint-Prosper, en Beauce, même s’il « n’avait pas encore de sirop de fait ». « Des acériculteurs des environs me faisaient part de leurs inquiétudes, hier soir, a-t-il noté. C’est vrai qu’on annonce du temps plus chaud, mais le ciel sera souvent couvert et il y a encore une bonne couche de neige protectrice. »