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Pas de place pour la modestie quand il est question de sirop d’érable au Québec. Les maires de la MRC de Bellechasse viennent de proclamer leur territoire comme le berceau mondial de la technologie acéricole, rien de moins!
« Tout le développement technologique de l’industrie acéricole s’est fait ici à Saint-Damien, chez IPL, et à Saint-Lazare, chez CDL », affirme avec fierté le préfet de la MRC et maire de Saint-Damien, Hervé Blais. Celui-ci indique que son organisation s’est appuyée sur les recherches de Réjean Bilodeau, qui a publié le printemps dernier L’histoire de l’acériculture et des sucriers de Bellechasse 1716-2016.
« C’est vraiment ici qu’on a développé, en 1973, la technologie pour traire les érables comme les vaches », rapporte-t-il, en référence au système vacuum IPL, commercialisé sous le nom Sysvac. La résolution adoptée par les maires de la MRC en parle comme de la plus grande innovation dans l’évolution de l’acériculture québécoise. Des dirigeants d’IPL, Clément Métivier et Jean-Marie Chabot, en revendiquent la paternité.
« C’est un peu par accident », rapporte aujourd’hui ce dernier. À 72 ans, l’homme se creuse toujours les méninges pour améliorer l’efficacité de son érablière. Grâce à son téléphone cellulaire, s’émerveille-t-il, il peut maintenant y commander toutes les opérations, depuis la Floride, s’il le voulait.
Détenteur d’une quarantaine de brevets, Jean-Marie Chabot rapporte que l’un de ses professeurs à l’Université Laval, Denis Désilets, lui avait demandé son soutien. Responsable à l’époque de la recherche et du développement chez IPL, il lui avait volontiers fourni tout le matériel pour « pomper les érables avec un système sous vide ».
« C’est à ce moment que la lumière a allumé », relate Jean-Marie Chabot, bien conscient « qu’une nouvelle industrie venait de naître ». Il a eu tôt fait d’acheter sa propre érablière afin de mettre ses idées au point. Quand la famille Métivier a vendu IPL, il a acquis la division acéricole, qui a elle-même donné naissance au fabricant CDL.
Soucieux de la santé des arbres, Jean-Marie Chabot a également eu l’idée de réduire la plaie provoquée par les entailles. Il a donc mis au point un petit chalumeau « santé » 5/16 po qui a déclenché une véritable révolution dans l’industrie.
Le procédé par osmose inversée est une autre innovation majeure qui a assurément contribué de manière très significative à améliorer l’efficacité des acériculteurs. La résolution de la MRC fait d’ailleurs mention que le système d’osmose pour isoler l’eau sucrée a été testé pour la première fois dans deux érablières de Bellechasse au début des années 1980. À l’origine, l’équipement était employé pour la séparation de l’eau salée à bord de navires et de sous-marins. Il a suffi de l’adapter pour traiter l’eau sucrée, dont on parvient maintenant à retirer près de 90 % de liquide.