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L’Érablière H.L. de Pohénégamook, au Bas-Saint-Laurent, récolte la sève de 60 000 entailles et, malgré sa taille, l’entreprise n’engage aucun employé.
« Nous sommes six enfants et chacun a ses tâches; moi, je m’occupe de la bouilleuse avec ma grande sœur pendant que mes frères et mon père s’occupent de l’osmose, des stations de pompage et ils sont dans le bois pour faire les fuites », énumère Alexandre Lavoie, âgé de 27 ans. La plus jeune de la famille, âgée de 16 ans, participe également en lavant les barils.
Au moment de l’entrevue, le 29 avril, la sève coulait à flots. « On vient d’atteindre les trois livres à l’entaille. On a espoir d’atteindre les 4 livres, dit Alexandre. Mais ce n’est pas sûr; ce ne sera pas les gros chars cette année, car habituellement on fait du 4,5 lb/entaille », dépeint-il.
Les Lavoie concentrent l’eau d’érable à 270Brix avant de l’envoyer dans l’évaporateur alimenté aux granules de bois qui produit à un rythme de 4,5 barils de sirop à l’heure. « Cette année, nous n’avons pas eu de coulées de fou. Dans la meilleure journée, j’ai sorti 27 barils. Il y a des années où quand ça partait en peur, nous sortions une quarantaine de barils par jour », compare Alexandre.
Une deuxième maison
L’érablière appartient à ses parents, Luc Lavoie et Hélène Blier, qui ont commencé en 1996 avec 6 000 entailles en territoire public. Ils en ont racheté 36 000 en 2008 et ainsi de suite jusqu’à atteindre les 60 000 aujourd’hui, toujours en terres publiques. La majorité des enfants ont un emploi à l’extérieur; l’une est ambulancière, l’autre est conducteur de machinerie lourde, mais au moment des sucres, ils se regroupent tous dans cette imposante érablière avec son bâtiment central de 18 par 25 mètres.
Ce qui impressionne aussi, c’est la deuxième maison qui est pratiquement construite à même l’érablière pour héberger les membres de la famille dans le temps des sucres. Un complexe sur deux étages avec cinq chambres à coucher, deux salles de bain et une cuisine. « On se retrouve tous là, avec les blondes à travers ça et les enfants de ma sœur! » dit fièrement Alexandre.
L’été, certains membres de la famille donnent un coup de main en forêt, guidés notamment par l’un des enfants qui a étudié en production acéricole. « On se prend près de 35 hectares par année pour faire de l’aménagement l’été. Ça paraît; les érables sont plus productifs », assure-t-il.