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Les conseillers en acériculture contactés par La Terre ont tous le même discours : les connaissances techniques, les aptitudes en gestion du producteur et le temps qu’il consacre à son érablière font la différence entre une érablière qui dégage de très bons bénéfices et l’autre, juste à côté, avec les mêmes arbres et la même météo, qui peine à arriver.
1. Aller chercher les connaissances
Formations à distance, cliniques d’amélioration, journée d’information technique… « Des cours il y en a, mais une minorité de producteurs seulement vont chercher l’information sur les aspects techniques qu’il faut pour faire du bon sirop et beaucoup de sirop », déplore Joël Boutin, conseiller et formateur en acériculture. Un autre conseiller, Raymond Nadeau, abonde dans le même sens. « Trop de producteurs ne veulent pas se faire dire quoi faire et comment le faire. Pourtant, on le voit chaque année, des acériculteurs améliorent leur rendement lorsqu’ils suivent les conseils », témoigne celui qui œuvre pour le Club de qualité acéricole de Beauce-Appalaches.
2. Se préoccuper plus de gestion
« On va se le dire, la gestion, ça n’intéresse vraiment pas tous les acériculteurs », constate Caroline Collard, conseillère en gestion au Centre multi-conseils agricoles CMCA dans Chaudière-Appalaches. « On essaie dans la région de lancer un projet pour qu’ils s’y consacrent plus. On veut les rapprocher davantage du niveau administratif, leur présenter des notions qui vont leur parler », indique-t-elle. Mme Collard déplore que plusieurs acériculteurs se fient sur leur vendeur d’équipement pour déterminer si l’achat d’un appareil est rentable.
3. Acheter judicieux
« C’est facile de dépenser de l’argent en acériculture pour l’achat d’équipement, mais ce n’est pas vrai que ton rendement augmente toujours. Avant d’acheter, ce qui coûte le moins cher, c’est d’améliorer ce qu’on a et mettre du temps dans le bois pour étancher le réseau », affirme Joël Boutin, formateur au Centre de formation agricole Saint-Anselme. Au Centre ACER, près de Victoriaville, Martin Pelletier donne l’exemple suivant : « Pour tirer plus d’eau, certains vont vouloir acheter la grosse pompe vacuum et monter ça à 28 [pouces de mercure], mais si le réseau de tubulures n’est pas étanche, ça ne servira à rien. Même qu’augmenter le vacuum dans ces conditions peut entraîner des pertes de rendement additionnelles », ajoute-t-il.
4. Savoir investir
Certains acériculteurs s’endettent pour se suréquiper inutilement tandis que d’autres, à l’inverse, n’investissent pas assez afin d’améliorer leur productivité. « Si tu as des problèmes de main-d’œuvre et qu’un équipement te permet de te sauver un employé, ça peut valoir la peine de l’acheter », dit Martin Pelletier. Certains producteurs étirent l’élastique et tardent à renouveler l’équipement payant, comme les chalumeaux et le réseau de tubulure, se privant ainsi d’un rendement additionnel, fait remarquer Andrée Gagnon, conseillère au Club acéricole des Pays d’en Haut. Elle recommande aussi d’investir en sylviculture pour améliorer le peuplement, un élément sous-estimé, insiste-t-elle.
5. Revisiter l’entaillage
La personne qui entaille doit savoir exactement ce qu’elle fait, notamment repérer les blessures de l’arbre afin de ne pas percer dans une ancienne entaille et utiliser une mèche bien affûtée pour obtenir une entaille parfaitement cylindrique. « J’ai des producteurs qui prennent une tête de hache ou un marteau de 16 oz pour rentrer le chalumeau. Ils me disent qu’ils font attention, mais non, ça crée des microfissures qui entraînent des fuites. Les fissures augmentent aussi la surface de compartimentation de l’arbre. Rien de gagnant », pointe Andrée Gagnon.
6. Reconnaître que l’argent est dans le bois plutôt que dans la cabane
« Les fuites sont responsables de la diminution du rendement de l’ordre 25 à 50 %, expose Joël Boutin. Il y a des producteurs qui manquent de temps et de main-d’œuvre; ils restent à l’intérieur pour bouillir et ne font pas leurs fuites. D’autres ne savent pas bien ce qu’est une fuite. Ils ne les trouvent pas, car ils ne cherchent pas les bonnes choses », relève-t-il. Martin Pelletier est d’avis que « 10 000 $ en fitting [pièces de tubulure] et en formation des employés pour faire les fuites, ça flashe moins, mais c’est l’investissement le plus rentable ». Andrée Gagnon suggère d’installer des capteurs de vide et des caméras pour que le producteur puisse corriger la situation au lieu de perdre de l’eau.