LÉVIS — Les ventes de sirop d’érable industriel ont crû de 290 % au cours des deux dernières années en raison d’une mise en marché agressive.

Pour écouler la réserve actuelle de 20 M de livres, volume jugé trop élevé, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec a offert des rabais intéressants aux acheteurs, se traduisant par un prix de 1 $ à 1,25 $ la livre pour la majeure partie du sirop industriel vendu en 2017. Il s’agit du prix le plus bas depuis cinq ans pour ces ventes qui ont totalisé 2,1 M de livres en 2017.

Peu rentable

Chaque année, les producteurs livrent près de 1 million de livres de sirop industriel présentant principalement un défaut de saveur de type bourgeon. Cette production a un impact financier négatif important pour eux : le prix qu’ils reçoivent est faible, ils doivent acquitter des frais de pasteurisation et le sirop peut demeurer invendu pendant plusieurs années. « Ce n’est pas rentable de faire du sirop de bourgeon, ça, c’est sûr », tranche le directeur général de la Fédération, Simon Trépanier.

Certains producteurs « retravaillent » ce sirop par des méthodes de cuisson pour faire disparaître ce défaut. Or, le sirop ainsi obtenu est instable, de sorte que le goût de bourgeon peut ressortir quelques semaines ou quelques mois plus tard, souligne la Fédération. L’organisation ajoute qu’il nuit à l’image de qualité du sirop québécois.

Des chercheurs de l’Université de Montréal développent actuellement un test de dépistage du goût de bourgeon qui s’effectuera rapidement et directement à l’érablière. Ce test colorimétrique devrait être prêt en 2020.

MARTIN MÉNARD

Journaliste

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