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L’industrie forestière de l’Outaouais et des Laurentides a reçu la semaine dernière une aide de Québec de 14,3 M$ afin de permettre à quelque 900 producteurs de reprendre une grande partie de leurs activités paralysées depuis la fermeture de l’usine Fortress, de Thurso, en octobre dernier, en raison des prix trop bas de la pâte de cellulose sur le marché mondial. Mais ultimement, il faudra trouver un nouvel acheteur pour régler le problème, plaident des acteurs du secteur.
Considérant la situation « précaire » qui prévaut dans cette région, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) va créer avec cette somme un Programme exceptionnel d’écoulement des bois feuillus de faible qualité afin d’acheminer les volumes qui étaient traités à l’usine Fortress vers d’autres établissements au Québec.
« J’ai confiance que ces montants permettront la poursuite des opérations forestières des entreprises de sciage de la région, qui pourront notamment disposer d’un débouché pour leurs produits. Il faut poursuivre le travail afin de nous assurer de la pérennité de ces dernières », a affirmé le ministre de la Famille Mathieu Lacombe, qui est aussi ministre responsable de la région de l’Outaouais.
Il s’agit donc d’une aide temporaire pour l’année 2020-2021, « d’ici à ce que des solutions structurantes soient proposées par la cellule d’intervention », indique le MFFP. Le gouvernement a d’ailleurs reconduit le mandat de cette cellule avec les partenaires régionaux pour trouver des solutions à la crise.
Sur le « respirateur artificiel »
Depuis l’automne dernier, la mise en marché des bois feuillus de faible qualité était au point mort, indique Mario Lanthier, directeur général de l’Alliance des propriétaires forestiers Laurentides-Outaouais, qui est l’un des trois syndicats de producteurs de la région.
Cette aide était donc urgente pour la reprise des activités, même si elle ne permet que de « sauver les meubles », poursuit M. Lanthier. « Quand tu rentres aux soins intensifs et que tu as besoin d’un respirateur artificiel, tu es bien content de l’avoir », image-t-il. Ce syndicat régional attend de connaître les modalités pour que ses membres puissent bénéficier de cette subvention et, ainsi, assurer le transport des volumes vers d’autres usines. Selon M. Lanthier, plusieurs producteurs sont doublement éprouvés par la fermeture de Fortress, car elle aurait cessé ses opérations avec plus de 500 000 $ de factures impayées.
L’usine de Thurso, fermée depuis octobre 2019, n’a trouvé aucun acheteur à ce jour malgré la centaine d’acquéreurs potentiels approchés par Québec au cours des derniers mois. En juin dernier, le gouvernement a affirmé qu’il injecterait un peu plus de 2 M$ par année pour maintenir le bâtiment en bon état.
« Tant et aussi longtemps qu’elle ne va pas redémarrer, il y aura un problème pour écouler les volumes [de bois de feuillus de trituration], estime, de son côté, Vincent Miville, directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec. Ce dernier souligne qu’il faudra trouver une solution viable à long terme pour ce secteur de l’industrie.