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Lauréate d’un prix Innovation en alimentation du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) en 2023 et finaliste aux Grands Prix Dux 2024 tenus en février, Annie Demers, de l’entreprise Croque Lupin, se fait remarquer dans le milieu bioalimentaire depuis qu’elle s’est lancée dans la production de cette légumineuse, il y a quatre ans.
C’est un diagnostic d’intolérance au gluten qui a mené la comptable de profession à changer de vie. « Les intolérants au gluten doivent modifier leur alimentation et, en coupant le blé et autres céréales, ils se retrouvent en carence de fibres. J’ai découvert le lupin qui est plein de fibres, et qu’on retrouve en saumure, un aliment que les Italiens arrosent de citron et d’huile. J’ai dit : ‘‘Wow! C’est merveilleux!’’ » raconte Mme Demers, en entrevue.
Désirant s’approvisionner localement, elle s’est rendu compte que cette légumineuse, pourtant rustique, n’était pas cultivée au Québec. « Je me suis dit que j’allais le faire, moi! En 2020, j’ai donc participé au Camp agricole de l’Université Laval, qui forme la relève en agriculture biologique et entrepreneuriat, et mon projet a été accepté. »
Annie Demers raconte avoir cherché des semences au Québec, puis au Canada, sans rien trouver. Elle a donc dû s’approvisionner auprès de semenciers européens. C’est aussi auprès de producteurs européens qu’elle a trouvé des conseils qui lui ont permis d’établir son mode de régie de culture pour cette légumineuse, originaire de la région méditerranéenne.
« La variété que je cultive est le lupin blanc, qui est comestible, contrairement aux variétés ornementales bleues ou mauves, qu’on retrouve aussi parfois dans la nature, et qui sont toxiques », explique-t-elle. La femme d’affaires a développé des partenariats avec des producteurs agricoles de la région de Québec, qui cultivent maintenant le lupin pour elle, sur leurs terres. Son objectif est de tester les résultats obtenus dans plusieurs régions.
Les premiers semis ont été faits en 2020, mais il a fallu attendre 2022 pour que la production soit suffisante pour envisager la transformation du lupin et sa commercialisation. « J’ai rejoint l’incubateur Mycélium en 2022 et ça m’a pris huit mois de travail dans leurs installations pour développer un produit intéressant. Puisqu’il y avait déjà les lupins en saumure importés, je voulais faire différent, tout en gardant le lupin entier, et sans altérer ses qualités nutritives », dit Mme Demers.
Son produit de lupins rôtis, riche en fibres et en protéines, rappelle les pois chiches rôtis. Il est offert en plusieurs saveurs et se mange comme une collation. « C’était important pour moi que ce soit bon, que ça plaise aussi aux enfants, qui souvent mangent peu de légumineuses. Mon objectif était d’offrir une alternative protéinée à la famille », mentionne l’entrepreneure.
Elle précise que le lupin blanc se cultive un peu comme le soya ou le pois jaune, tout en étant moins sujet aux maladies.