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L’entreprise québécoise Entosystem, spécialisée dans l’élevage d’insectes, a récemment inauguré une nouvelle usine de 100 000 pi2 à Drummondville, dans le Centre-du-Québec.
Les installations, équipées de systèmes automatisés, permettront une capacité de production de 5 000 tonnes de larves protéinées destinées à l’alimentation animale et de 15 000 tonnes de biofertilisants, ce qui place la jeune entreprise parmi les leaders en Amérique du Nord. « Ce n’est pas tant une question d’être le plus gros, mais c’est vraiment pour être capable de répondre à la demande », précise le président d’Entosystem, Cédrick Provost. La demande pour la farine de protéines d’insectes destinée au marché de l’alimentation animale serait en forte progression, ici comme ailleurs, souligne-t-il. « En Europe, par exemple, on voit un intérêt plus grand dans les piscicultures et les fermes de volailles ou porcines. Nous, ici au Québec, on est encore plus dans l’alimentation des animaux domestiques, mais on remarque de plus en plus d’intérêt aussi. » Si la tendance se poursuit, Entosystem prévoit ainsi poursuivre son expansion en ouvrant une nouvelle usine en Ontario et une autre aux États-Unis.
« L’équivalent de 60 éléphants par jour »
L’élevage de mouches de type soldat noir s’inscrit dans un modèle d’économie dite « circulaire », puisque les insectes sont nourris avec des résidus organiques issus de l’agriculture et de la transformation alimentaire, comme des légumes et de produits de boulangerie. Pour sa nouvelle usine de Drummondville, Entosystem travaille en partenariat avec Sanimax pour récupérer quelque 250 tonnes d’aliments par jour. « Cela équivaut au poids de 60 éléphants », illustre M. Provost. Les larves de mouches consomment cette matière en six jours.
Sur une année, ce sont ainsi 90 000 tonnes de déchets organiques qui pourront être récupérés dans le cycle de production. De l’autre côté de la chaîne, le fumier et autres résidus d’élevage sont transformés en engrais approuvé pour l’agriculture biologique. Il s’agit d’un marché où la demande est aussi très forte, précise-t-il.
Ce projet a requis des investissements totalisant 60 M$ provenant de sources privées et publiques, dont un prêt de 21 M$ de la part d’Investissement Québec et de La Financière agricole du Québec, et une aide de 2 M$, dans le cadre du Programme des technologies propres en agriculture du gouvernement fédéral.
L’entreprise, fondée il y a sept ans à Sherbrooke, transférera complètement ses activités à Drummondville, où seront créés 70 nouveaux emplois sur un total d’une centaine.