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Le secteur caprin a décidé de mettre le cap sur le développement de la qualité de ses cheptels, avec un projet pilote visant à créer un indice de qualité génétique pour chaque animal.
Selon Catherine Michaud, directrice générale de l’Association canadienne de la chèvre de boucherie et membre de la table filière de cette production, c’est là une voie primordiale vers la profitabilité.
Le programme CapriGen regroupe sept producteurs du Québec et d’ailleurs au Canada, qui partagent les données de base sur chacune de leurs chèvres (portées, poids à la naissance, poids à 90 jours, etc.). Une fois standardisées et comparées, ces données permettent d’établir un indice de qualité génétique.
Le projet pilote avance bon train et déjà, à la fin mai, on en sera à la publication d’une deuxième évaluation des animaux. Et l’on vise à élargir le projet. « Pour parvenir à des données plus fiables, on aura besoin de plus de participants », souligne celle qui a été éleveuse de chèvres de boucherie durant 12 ans. Elle mentionne qu’il n’est pas dans les habitudes des producteurs de chèvres de collecter des données. « C’est important pour la recherche et pour eux. Si on n’a pas d’information sur son cheptel, comment peut-on prendre les meilleures décisions ? »
Au cours des quatre prochaines années, l’organisation compte ainsi recruter 20 nouveaux producteurs par année, pour un total d’un peu plus de 80, soit environ la moitié des 160 membres de l’association.
Le développement d’une interface pour l’entrée de ces données est, par ailleurs, au programme des prochains mois. « Pour le moment, c’est pris sur des fichiers Excel. Ce n’est pas très professionnel, estime Mme Michaud. Il faut que ce soit facile pour que les producteurs embarquent. »
L’année 2024 sera marquée par l’entrée en vigueur d’un programme obligatoire de traçabilité. Chaque chèvre devra donc, d’ici la fin 2025 au plus tard, être dotée d’un marqueur d’identification. Ce système facilitera d’autant plus l’entrée des renseignements.
Avec tous ces développements, le secteur nourrit de grandes ambitions. « Il n’existe pas de système de suivi génétique comme celui-là ailleurs dans le monde. On aimerait faire comme le secteur ovin et exporter notre expertise à l’étranger », dit la directrice.
Après la publication d’un dossier dans La Terre de chez nous, en janvier, sur les ambitions d’exportation internationales du secteur ovin, Mme Michaud a pris l’initiative d’en contacter les responsables. « Les petites productions comme la nôtre peuvent bénéficier du soutien des plus grandes, comme celle de l’ovin. »
Pas facile d’améliorer la génétique par l’importation
Depuis la mi-mars 2023, il est devenu pratiquement impossible pour les producteurs québécois d’importer des boucs des États-Unis. « Les élevages doivent avoir été certifiés contre la tremblante du mouton, mais il n’y en a pas. Ils ne font juste pas ces tests », explique Catherine Michaud. Elle rapporte toutefois que l’importation de semences, tant de la Nouvelle-Zélande que des États-Unis est maintenant possible, mais il s’agit, selon elle, d’une voie escarpée pour l’amélioration de la génétique des troupeaux. « C’est très cher et les services d’insémination sont difficilement accessibles [au Québec], estime-t-elle. Ce sera long de s’améliorer de cette manière. Le mieux est de travailler avec nos animaux et des indices génétiques. »