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Des producteurs et des transformateurs peuvent désormais afficher des postes sur une plateforme uniquement consacrée à l’industrie du cannabis. Ce nouveau guichet de l’emploi tentera de combler les besoins de main-d’œuvre dans ce secteur, qui sont actuellement entravés par la réglementation gouvernementale.
En plus des obstacles liés à la pénurie de main-d’œuvre, l’industrie du cannabis compose avec des lois fédérales et provinciales qui encadrent sévèrement toute publicisation ou valorisation des emplois dans le secteur, mentionne le directeur général de l’Association québécoise de l’industrie du cannabis (AQIC), Pierre Leclerc. « Je peux afficher des emplois sur des sites d’emplois et sur les réseaux sociaux, mais je n’ai pas le droit de les sponsoriser, alors imaginez la difficulté pour attirer de la main-d’œuvre », dit-il.
Une étude sous-sectorielle sur la main-d’œuvre en production de cannabis, dévoilée le 4 avril, a mené le comité AGRIcarrières aux mêmes constats. « Dans les programmes de formation, les inscriptions sont assez modestes et on peut penser que c’est parce qu’il n’y a pas vraiment de promotion pour ces formations-là », souligne la directrice générale d’AGRIcarrières, Geneviève Lemonde.
Dans le cadre d’une stratégie pour attirer la main-d’œuvre dans l’industrie du cannabis, l’AQIC a incorporé un guichet de l’emploi à son site Web. La plateforme permettra d’une part au grand public de répondre aux offres d’emplois des membres de l’association et, d’autre part, d’informer la population sur les différentes carrières offertes dans l’industrie par l’entremise de vidéos explicatives. « Je ne pense pas qu’il y ait de risque pour la santé de la population canadienne [à ce] que l’industrie puisse au moins afficher ses postes et les faire connaître », soutient M. Leclerc. Ce dernier poursuivra ses représentations auprès des gouvernements fédéral et provincial afin que le volet de l’emploi soit exclu des restrictions touchant la publicité, la promotion et le marketing. « Je pense qu’on devrait pouvoir investir des sommes pour faire des campagnes de recrutement », mentionne le directeur général de l’AQIC.
Stigmatisation du secteur
L’étude dévoilée par AGRIcarrières révèle qu’il existe aujourd’hui une stigmatisation des emplois du secteur du cannabis. « Entre la compréhension qu’ont les gens de ce que c’est de travailler dans l’industrie [et] ce que c’est réellement, il y a un écart de perceptions qui est important. Nous sommes une industrie qui participe à la revitalisation de bien des régions au Québec », indique Pierre Leclerc, qui compare son industrie à celle de l’alcool plutôt qu’à celle du tabac.
Les besoins de main-d’œuvre, évalués auprès d’une quinzaine de producteurs de cannabis au Québec, visent particulièrement les techniciens horticoles (13 %), les directeurs de l’assurance qualité (10 %) et les superviseurs d’équipe horticole
(10 %). Le poste d’ouvrier horticole (8 %) possède le taux de roulement le plus élevé.
L’étude révèle que l’offre de formation continue est également insuffisante et n’est pas adaptée au secteur du cannabis. Geneviève Lemonde précise qu’AGRIcarrières pourrait développer ce type de formation, mais que ce serait, une fois de plus, aux frais de l’industrie.