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Bientôt, ce ne seront plus des plants de cannabis qui pousseront dans le complexe des Serres Bertrand à Mirabel, mais des tomates roses, des poivrons et des haricots jaunes ou verts.
Le 9 février, le plus important transformateur de cannabis du Canada, Canopy Growth, a annoncé qu’il cessait de s’approvisionner dans ses installations québécoises de Mirabel. La famille Bertrand, qui détenait 45 % des Serres Vert Cannabis depuis 2017 (l’autre actionnaire étant Canopy Growth), abandonne ainsi la production de cannabis.
« Les deux partenaires ont conclu une entente qui permet d’effectuer les travaux nécessaires afin de redonner à l’installation son ancienne vocation de serre maraîchère. Nous souhaitons aux Serres Bertrand le meilleur pour la suite et nous sommes heureux d’avoir obtenu une résolution qui préservera les emplois et maintiendra l’activité économique à Mirabel », a indiqué une porte-parole de Canopy Growth.
L’ancien directeur général des Serres Vert Cannabis, Steve Bertrand, mentionne avoir fait le choix de retourner à ses « premières amours » après avoir sondé le marché du cannabis. « Nous, on s’occupait juste de la production et on ne s’occupait pas de la mise en marché [gérée par Canopy]. En légumes, on était bons, et en cannabis, ce n’est pas la même game. C’est quelque chose qui ne nous attirait pas et on s’est dit que les légumes, on le maîtrisait, alors on continue là-dedans », dit-il.
Ce dernier précise qu’aucune mise à pied n’a été effectuée depuis l’annonce du 9 février et que les employés ont toujours un lien d’emploi avec l’entreprise. Canopy Growth avance, de son côté, que les employés à temps plein pourraient être embauchés par les Serres Stéphane Bertrand. De plus, en raison de détails techniques entourant la dissolution du partenariat, le programme actuel de travailleurs étrangers temporaires sera suspendu. Les Serres Bertrand réembaucheront alors ces travailleurs pour des emplois futurs.
Le directeur général de l’Association québécoise de l’industrie du cannabis, Pierre Leclerc, estime que de voir un joueur d’envergure comme Canopy Growth se retirer de la production pour se réorienter vers la représentation de marques est un signal très négatif pour l’industrie. « Les décisions de la famille Bertrand leur reviennent, mais il est entendu que la nouvelle est un signal fort que les autorités gouvernementales devraient entendre, fait-il valoir. Je ne mets pas en opposition les cultures horticoles de fruits et de légumes et celles d’une substance comme la nôtre, le cannabis et le chanvre, mais il n’en reste pas moins que la réussite de la légalisation du cannabis doit tenir compte d’une industrie pérenne. » La dissolution du partenariat, poursuit-il, permettra cependant à de plus petits producteurs québécois d’approvisionner Canopy Growth et, ainsi, d’atteindre les tablettes de la Société québécoise du cannabis.