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Selon l’estimation de Pierre Leclerc, directeur général de l’Association québécoise de l’industrie du cannabis (AQIC), 30 % des producteurs québécois cesseront leurs activités d’ici la fin 2023. « La majorité des entreprises fonctionne à perte et c’est impossible de se refinancer », rapporte-t-il.
À son avis, la cause la plus importante de cette débandade financière vient du manque de débouchés extérieurs. « Plusieurs misaient sur les marchés étrangers avec une déréglementation à l’international, mais ça n’est pas arrivé », affirme M. Leclerc.
Au Québec, la Société québécoise du cannabis (SQDC) indiquait dans son rapport annuel paru le 12 juin que le volume des ventes avait atteint un plateau. Elle estime par ailleurs avoir accaparé 56 % du marché global du cannabis, qui inclut le marché illicite.
« On n’avait aucunement prévu ça, fait valoir Pierre Leclerc. On est loin des objectifs que le gouvernement s’était fixés en matière de parts de marché illégal. C’est reçu très difficilement par les producteurs. On a l’impression que le gouvernement a capté une partie du marché et a décidé de laisser aller pour le reste. »
D’où les nombreuses requêtes de l’association pour corriger le tir. Elle souhaite notamment que l’âge pour la vente passe de 21 à 18 ans et plus. « On ne recommande pas la consommation pour les moins de 25 ans, dit le directeur général, mais c’est un fait qu’ils sont sur le marché illégal et qu’ils ne sont pas accompagnés dans leur consommation par le gouvernement. Il les a abandonnés. »
Autre demande : une modification de la taxe d’accise, qui prélève toujours un dollar sur chaque gramme de cannabis vendu, bien que les prix aient chuté depuis 2018, passant en moyenne de 10 $ à 3 $ le gramme. « Il faut ajuster le système de taxation pour permettre aux entreprises de dégager des profits, mais de rester avec des prix au détail compétitifs avec le marché illicite », fait-il valoir. L’association aimerait aussi pouvoir communiquer avec le consommateur, afin, estime-t-elle, de mieux faire contrepoids au marché noir.
L’Association québécoise de l’industrie du cannabis souhaiterait pouvoir offrir une plus grande variété de produits comestibles, notamment qui contiennent plus de THC, bénéficier d’une meilleure identification des produits québécois en succursale et pouvoir vendre à la SQDC des produits contenant peu ou pas de THC et offrant différents bienfaits. « La SQDC essaie d’améliorer les choses, mais le modèle actuel a atteint ses limites », mentionne Pierre Leclerc, qui ajoute, par ailleurs, que quelques producteurs s’en tirent tout de même confortablement. « Certains joueurs vont bien et font de gros profits, constate-t-il. C’est en partie dû à un phénomène normal de consolidation d’une industrie émergente. »
À noter que le président actuel de la SQDC, Jacques Farcy, a annoncé le 14 juin qu’il quittera ses fonctions à la fin du mois pour occuper la présidence de la Société des alcools du Québec.