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Première candidate choisie il y a quatre ans par les producteurs bovins de l’Abitibi-Témiscamingue dans le cadre du Programme d’aide à la relève en production bovine, Mélanie Rivard doit maintenant se résoudre à laisser partir le tiers de son troupeau. La sécheresse qui a touché sa région l’été dernier est en cause.
« J’ai emprunté pour payer mon foin, donc la vente de veaux va rembourser mon prêt. Je me fiais sur l’assurance-foin pour m’aider parce que j’ai dépensé beaucoup cet été. Donc, je n’ai pas plus de liquidités », résume-t-elle, précisant avoir dépensé quelque 20 000 $ pour nourrir son troupeau qui va normalement au pâturage.
Pour passer l’hiver, l’agricultrice estime qu’elle devrait encore emprunter, un non-sens pour celle qui a plutôt choisi de vendre 10 têtes et de diversifier ses activités avec, entre autres, des visites à la ferme à l’année et la vente de produits de laine d’alpaga.
Mélanie Rivard se désole de voir son objectif d’atteindre 50 têtes repoussé, elle qui prévoit un « retour à la case départ » dans trois ans, le temps d’évaluer comment ses champs ont été affectés et ce qu’elle devra y réinvestir.
Un « recul de 10 ans », selon l’UPA
Pour le président régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Pascal Rheault, l’idée de voir des producteurs vendre des vaches n’est pas une surprise compte tenu de la faiblesse des compensations de La Financière agricole du Québec. En septembre, dans un sondage de l’UPA, les producteurs de la région avaient déjà signalé leur intention de se départir de 20 % de leur bétail.
Pascal Rheault déplore un manque d’écoute du ministère de l’Agriculture à l’égard des gens du terrain pour prendre conscience de la situation réelle aux champs. « Les producteurs ne voient pas de quelle façon ils vont pouvoir sortir de cette impasse », résume-t-il. M. Rheault évoque un « recul de 10 ans », alors que la production bovine avait pourtant le vent dans les voiles. « Ça va faire extrêmement mal à la région. Il y avait un optimisme sur le terrain de développer la production bovine parce qu’on est une belle région pour ça. Et là, à cause d’un événement catastrophique comme cette année, on va reculer », dit-il.
La lettre rouge à Ottawa
Des agriculteurs d’Abitibi-Ouest sont allés présenter la lettre rouge signée par 75 d’entre eux et remise au ministre André Lamontagne en août dernier à son homologue fédéral, Lawrence MacAulay. Selon le copropriétaire de la Ferme Lafontaine-Noël, Éric Lafontaine, la Loi sur la protection du revenu agricole pourrait être un levier : « Les assurances-récolte, c’est une loi fédérale, mais c’est administré par le provincial. Le ministre [MacAulay] nous a confirmé qu’il allait discuter avec M. Lamontagne. On veut que les programmes s’adaptent aux changements climatiques qu’on voit et qu’on sent dans les dernières années, les sécheresses, les inondations. »