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Dans les supermarchés, les étiquettes québécoises de viande de bœuf sont plus présentes. Même Viande Richelieu, qui était spécialisé dans le secteur équin, prend le virage du bœuf, atteste le directeur, Tony Moura. « La croissance est là, on s’est acheté des lignes. On augmente la production en place à mesure qu’on avance dans le milieu du détail et du food service [service alimentaire]. Je commence à développer l’Ontario. Il y a de la place dans le bœuf si tu es efficace et si les prix sont compétitifs », explique-t-il.
L’entreprise offre de la viande hachée sous vide et n’écarte pas l’idée de commercialiser des découpes. Le nombre d’abattages présentement fixé à 360 bovins par semaine pourrait passer à 600, espère-t-il. « Si, ensuite, on veut aller au-dessus de 600, il faudra des investissements, mais ce n’est pas impossible », exprime-t-il.
Jean-Sébastien Gascon, de Boeuf Québec, spécifie que ses ventes connaissent un réel succès, ses produits étant même présents dans les Walmart et Maxi. Il constate toutefois que la qualité fera foi de tout pour la suite. « On veut vraiment offrir la meilleure viande possible au consommateur d’un point de vue gustatif, car local pas local, le consommateur n’embarquera pas si la qualité n’est pas là. On regarde comment on peut avoir des carcasses de meilleure qualité. Un des projets, c’est d’améliorer les croisements pour aussi améliorer la rentabilité des fermes. On fait des petits pas. Rien ne va vite dans le bœuf! » Qui plus est, Boeuf Québec se tourne vers le développement de charcuteries de bœuf et attaquera le marché de l’Ontario avec ce produit à valeur ajoutée.
Reconnu pour son ambition, même dans ses chiffres, M. Gascon indique que ses ventes représentent l’équivalent de 10 000 têtes annuellement. « Dans cinq ans, on aimerait être à 90 000 têtes équivalent. » Précisons que la production totale de bouvillons au Québec est présentement de… 65 000 têtes.
Chez Délimax-Montpak, Fabien Fontaine affirme que la mise en marché des différentes coupes de bœuf emballées sous vide et vendues sous la marque locale Famille Fontaine obtient du succès. « Nos acheteurs l’adoptent, on gagne les parts de marché, ça y va! » M. Fontaine juge cependant que la partie n’est pas gagnée d’avance pour la filière québécoise de la viande de bœuf. Il mentionne un nouvel élevage au Texas qui produira à lui seul 180 000 têtes annuellement, générant des économies d’échelle qu’on ne retrouve pas au Québec. D’où l’importance, plaide-t-il, de juguler la décroissance de la production bovine au Québec afin de garder des infrastructures de transformation efficaces, des parcs d’engraissement performants et d’attirer la relève, qui se fait trop rare.