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Offrir du bœuf né et élevé dans Charlevoix, et entièrement nourri à partir d’ingrédients locaux, voilà le défi que relève, depuis un an, la jeune entreprise Bovins Charlevoix, spécialisée dans l’engraissement, la transformation et la mise en marché.
Jusqu’à récemment, l’entreprise de Baie-Saint-Paul achetait des veaux et les engraissait. Depuis la fin novembre, elle a fait le saut dans l’élevage vache-veau, en faisant l’acquisition d’un producteur de la région, La Ferme Victorien Gauthier, de Saint-Irénée. « C’est une opportunité qu’on ne pouvait pas manquer », dit Félix Girard, copropriétaire de Bovins Charlevoix.
Les discussions en vue de l’acquisition ont débuté en mars 2023. « On se disait qu’on aimerait bien acheter La Ferme Victorien Gauthier, mais elle n’était pas à vendre, raconte Félix Girard. Sauf qu’une semaine plus tard, ce sont eux qui nous ont appelés pour nous dire qu’ils cherchaient de la relève! »
Angelo Gauthier précise que son frère et lui commençaient à réfléchir à leur retraite. « Mais avant de mettre une pancarte “À vendre”, on voulait aller voir notre voisinage, relate-t-il. On voulait continuer à les aider, pour préserver l’harmonie dans la région. »
Cette acquisition de la ferme de 450 hectares avec 200 vaches mères, pour un total de 400 têtes, dont 6 taureaux, a permis de garder les animaux dans la région. « Les Gauthier étaient contents parce qu’avant, ils envoyaient leurs veaux à l’encan en Ontario et ils étaient redistribués un peu partout », explique Félix Girard, qui, avec sa conjointe et partenaire Marie-Frédérick Lemelin, a changé le nom de La Ferme Victorien Gauthier pour Ferme Lemelin-Girard. Dorénavant, la Ferme Lemelin-Girard tout comme le fournisseur initial de veaux, la Ferme Simon Gagnon, avec qui les liens sont par ailleurs maintenus, fourniront tous deux les veaux à Bovins Charlevoix.
La Ferme Lemelin-Girard nourrit ses bêtes à 95 % d’herbe de la région. « C’est plus long pour l’engraissement, mais c’est ce qu’on voulait. On veut laisser nos animaux grossir de manière naturelle », dit Félix Girard. Le 5 % restant de l’alimentation provient de la drêche de bière d’un microbrasseur de la région. « Nous sommes les premiers à offrir une garantie que les animaux sont nés, ont été élevés et sont nourris avec une alimentation locale à 100 %, dit Marie-Frédérick Lemelin. Les vieux de la région nous ont dit : »Ton bœuf goûte comme ça goûtait dans le temps. » » L’entreprise est en outre en attente de sa certification bio qui, l’espère-t-elle, arrivera pour 2025.
Angelo Gauthier se dit admiratif du jeune couple. « Ils ont une super belle vision, dit-il. On entre peut-être en période de récession et c’est sûr que c’est un produit de niche. Mais il y aura toujours une clientèle pour les produits de qualité. On est privilégiés quand on est dans le biologique, on a notre créneau et on n’a pas à se battre contre tout le monde. »
Bovins Charlevoix vend déjà son veau aux Fermes Lufa, aux supermarchés Avril et à plusieurs restaurants. Prochain défi : trouver d’autres clients pour cette nouvelle capacité de production. « Mais, on veut pas grossir trop vite, dit Marie-Frédérick. À notre première année, on a vendu pour 75 animaux et à notre seconde, on espère en vendre pour 125. »
Quant aux frères Angelo et Éric Gauthier, ils ont convenu d’aider Marie-Frédérick et Félix pour une durée d’un à trois ans, selon les besoins et ce que leur santé leur permettra, le temps que l’entreprise arrive à trouver des employés pour les remplacer. « Peu importe le temps qu’on mettra dans l’entreprise, dit Angelo Gauthier, si on peut être utiles et continuer à donner des conseils, on sera là. »