Bovins 28 janvier 2025

Abreuvement du bétail et changements climatiques : de nouveaux défis

Les changements climatiques engendrent de nouvelles préoccupations pour les producteurs bovins, notamment en ce qui concerne l’accès à l’eau pour leurs troupeaux. Selon Sylvestre Delmotte, agronome et consultant en agroenvironnement pour le projet Agriclimat, la situation varie selon les régions et les types d’approvisionnement en eau.

Dans certaines zones agricoles situées près du fleuve Saint-Laurent – notamment dans le Bas-Saint-Laurent, la Mauricie, ainsi que des portions de Chaudière-Appalaches et de la Montérégie –, les producteurs font face à un enjeu supplémentaire : la présence d’une eau souterraine salée, impropre à la consommation pour les animaux. « Dans ces régions, les producteurs ne peuvent donc pas puiser de l’eau en profondeur et doivent se tourner vers des nappes superficielles, plus sensibles aux variations météorologiques et aux effets des changements climatiques », explique Sylvestre Delmotte. À l’inverse, les régions plus éloignées du fleuve, qui ont accès à des eaux souterraines en quantité et de bonne qualité, présentent un risque moindre de pénurie.

Pour relever ces défis, plusieurs actions préventives peuvent être envisagées par les producteurs. « Certains se dotent de réservoirs pour stocker l’eau en prévision des périodes de sécheresse, indique M. Delmotte. D’autres font appel à des puisatiers pour augmenter leurs chances de trouver des nappes phréatiques productives. »

Sylvestre Delmotte

Les producteurs qui souhaitent évaluer leur vulnérabilité face aux changements climatiques peuvent obtenir un diagnostic personnalisé par l’entremise du programme Agriclimat. « C’est un service qui peut être offert par des agronomes de clubs-conseils, précise M. Delmotte. Une centaine de professionnels sont déjà formés pour accompagner les producteurs dans cette démarche. » Cette évaluation permet d’identifier les risques propres à chaque entreprise et de développer des stratégies d’adaptation appropriées.

« Aujourd’hui, il est difficile de faire de l’agriculture en ignorant les changements climatiques. On est mieux de s’y attaquer plutôt tôt que tard. Ça coûte toujours moins cher d’anticiper que de réagir », conclut-il.