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Un projet piscicole d’envergure du groupe CanAqua bat de la nageoire. L’entreprise québécoise spécialisée en aquaculture écoresponsable ambitionne de produire 3 000 tonnes de truites arc-en-ciel annuellement avec ce projet qu’elle souhaite implanter à Bécancour. Elle est toutefois toujours en attente de l’autorisation du ministère de l’Environnement. « Je ne dirai pas que c’est impossible, puisque c’est trop catégorique, mais les chances sont très minces qu’il se passe un projet piscicole du côté de Bécancour », admet le président de CanAqua, Guy Bouchard.
Le projet, qui porte le nom de Wôlinak Aquaculture, se heurte à plusieurs demandes de la part du gouvernement depuis trois ans, comme des modélisations de l’odeur et du bruit qui seraient produits par les installations. Également, l’option d’achat d’un terrain au parc industriel de Bécancour, dont la durée initiale de 24 mois, allongée à 30 mois, est arrivée à échéance depuis.
M. Bouchard maintient qu’il ne s’agit pourtant pas d’un projet piscicole d’envergure comme on pourrait en retrouver ailleurs dans le monde. « C’est un gros projet pour le Québec, mais les piscicultures de taille à l’international peuvent représenter de 25 000 à 100 000 tonnes à l’année », nuance-t-il. Le président qualifie plutôt le projet de Bécancour de production intensive avec une capacité d’exportation, comme il ne s’en fait pas encore ailleurs dans la province, selon lui. « Pour accéder aux marchés d’exportation à l’étranger, il faut atteindre au moins 1 000 tonnes par année », renchérit-il.
À l’heure actuelle, CanAqua continue de développer des projets en phase technique ou de développement ailleurs dans le monde, comme en Afrique, en Asie du Sud-Est et aux États-Unis. « Les chances sont assez grandes qu’on produise du poisson ailleurs et qu’on le vende au Québec », se désole le président.
Si le gouvernement veut atteindre ses objectifs de production piscicole d’ici à 2025, M. Bouchard croit que « ça va prendre une volonté, et le déploiement de moyens pour y arriver », ce qu’il ne voit pas jusqu’à maintenant. Malgré les obstacles, Guy Bouchard ne ferme pas la porte à d’éventuels projets ailleurs au Québec.
Un système danois dans la mire
Le système d’aquaculture danois envisagé pour le projet de Bécancour diffère de ceux utilisés au Québec à l’heure actuelle, qui sont généralement constitués de plusieurs bassins permettant de séparer les poissons selon leur taille, explique Guy Bouchard. Le système RAS2020 comporte plutôt un seul grand bassin divisé en sections par des grillages de différentes tailles, et dans lequel l’eau circule à environ deux kilomètres par heure. « Cette technologie permet de créer des conditions qui ressemblent vraiment à celles d’une rivière, ce qui permet de moins traumatiser le poisson tout en ayant une empreinte au sol moindre », ajoute
M. Bouchard.