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Le Québec compte actuellement onze entreprises apicoles détenant une certification biologique, selon le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants. Avec le resserrement possible de la norme encadrant la production de miel biologique en 2025, plusieurs apiculteurs certifiés craignent de voir ce nombre diminuer. « On a la norme la plus sévère en Amérique du Nord et on est aussi plus sévères encore que la norme européenne, pas juste au niveau du nourrissage, mais aussi pour la zone de butinage », précise Anicet Desrochers, copropriétaire des Miels d’Anicet.
Aux yeux de plusieurs, cette approche très stricte nuit au développement du secteur du miel biologique à l’échelle canadienne.
Or, d’autres apiculteurs prônent plutôt une approche plus radicale, à 100 % biologique. C’est le cas d’Yves Castera, copropriétaire de l’entreprise Les Produits biologiques La Fée, à Saint-Philibert, dans Chaudière-Appalaches. Depuis maintenant 46 ans, l’apiculteur nourrit ses abeilles exclusivement au miel pendant l’hiver. C’est d’ailleurs lui qui a demandé au Conseil d’interprétation de la norme (CIN), en 2019, de se pencher sur la question du nourrissage au sirop de sucre en régie biologique. « La norme permet de donner du sucre en cas de force majeure, quand il y a des situations exceptionnelles. Mais quand c’est donné de manière répétée, année après année, est-ce qu’on peut encore parler d’exception? »
s’interroge-t-il, en entrevue avec La Terre.
Selon son expérience, la méthode de nourrissage au miel serait pourtant beaucoup mieux adaptée aux abeilles, puisqu’il s’agit de leur alimentation naturelle. Son cheptel de ruches réalise d’ailleurs des performances de production enviables, et très peu de mortalité hivernale, soutient-il. L’apiculteur se demande d’ailleurs pourquoi le milieu apicole québécois est aussi réticent à adopter une méthode qui pourrait être profitable à tout le secteur, estime-t-il. « Le fait d’essayer de comprendre et respecter les conditions de vie des abeilles, ça aboutit à plus de rentabilité à long terme », tient-il à souligner.