Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
QUÉBEC – L’identité brassicole québécoise passera par les ingrédients cultivés localement, ont exprimé des experts réunis au Congrès de l’Association des microbrasseurs du Québec (AMBQ), à la fin novembre.
« D’année en année, les avancées sont palpables et on voit plus de bières 100 % québécoises sur les ardoises. On n’aurait pas pu parler comme ça d’une identité brassicole québécoise il y a deux ans », a témoigné Samuel Jeanson, coordonnateur de la Filière microbrassicole du Québec, derrière l’organisation d’une conférence sur la naissance d’une identité brassicole québécoise.
Selon Martin Thibault, auteur des livres Le goût de la bière fermière et Les saveurs gastronomiques de la bière, présent à titre de panéliste, la bière québécoise se distingue de plusieurs façons, mais les ingrédients utilisés par les brasseurs demeurent au centre de l’identité qu’on voit se dessiner.
« Il y a 30 ans, on a commencé par brasser des bières de type belge, puis on est devenus bons en bières anglaises, en lager tchèque et en style américain. Nulle part ailleurs, on ne voit une telle culture brassicole internationale dans les bières locales. Mais est-ce que c’est ça, notre identité? » a questionné l’auteur.
Il a fait valoir que désormais, le terroir passait beaucoup par les aromates.
La levure, ingrédient essentiel à la bière, est aussi cultivée au Québec depuis quelques années, a rapporté Yves-Luc Jolicoeur, de l’entreprise Le Labo. « Une levure québécoise, ça peut être une levure issue du terroir, prélevée dans la nature, ou encore une levure développée ailleurs, mais cultivée ici. C’est intéressant d’écouter ce que notre terroir a à nous dire et de voir les goûts et les textures que ça nous permet d’obtenir. »
Classement encore difficile dans l’orge brassicole
Bien que la culture du houblon continue à progresser au Québec, la situation est moins facile du côté de l’orge brassicole, dont les quantités récoltées sont encore en baisse. « Encore cette année, ç’a été très difficile pour le classement de l’orge brassicole. C’est inquiétant pour l’avenir. Les micromalteurs ont des projets d’expansion. Les microbrasseries demandent de plus en plus d’orge cultivée localement. C’est un peu un cri du cœur qu’on fait aujourd’hui. Comment augmenter la quantité d’orge semée au champ? » a lancé Samuel Jeanson, qui compte aller à la rencontre des producteurs lors des foires agricoles, au début 2024.
Catalogue de producteurs
Afin d’inciter les brasseurs à utiliser les ingrédients québécois, un catalogue répertoriant les producteurs de houblon, d’orge et de levure et leurs produits a été lancé par la Filière microbrassicole du Québec à l’occasion de l’événement. Le document est accessible sur le site Internet de l’AMBQ en version numérique.