Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Si l’un des produits phares des distilleries québécoises est l’acérum, 40 acériculteurs du Témiscouata ont saisi l’occasion en devenant actionnaires d’une distillerie à Auclair, au Bas-Saint-Laurent. La Distillerie Témiscouata produit exclusivement de l’acérum, une eau-de-vie d’érable obtenue par la distillation de l’alcool issu de la fermentation de la sève d’érable concentrée.
Émilien Ouellet est l’un d’eux. L’acériculteur de Saint-Marc-du-Lac-Long a, à l’instar de 39 autres confrères du Témiscouata, investi 15 000 $ pour assurer le démarrage de la distillerie. « Le projet initial était de faire un alcool d’assainissement pour nos tubulures », raconte-t-il. Si ce projet est toujours dans les cartons, c’est la production d’acérum qui a finalement été privilégiée.
La distillerie Témiscouata produit trois sortes de spiritueux à base de sirop d’érable : un acérum blanc, un acérum brun et une eau-de-vie premium. Le premier est un alcool pur et non vieilli, alors que le deuxième est vieilli en fût de chêne. Le dernier est un spiritueux aromatisé à l’herbe de bison.
« C’est la seule distillerie à produire exclusivement des acérums, souligne le directeur général de l’entreprise, Michaël Fortin. En 2014, la distillerie a été la première à envisager de faire un acérum blanc. En novembre 2021, on a été la deuxième distillerie au monde à le produire. » Les 14 prix internationaux affichés sur le mur de la boutique de la distillerie, située dans une municipalité de quelque 460 habitants, ne manquent d’ailleurs pas de gonfler les actionnaires de fierté.
Région acéricole
Pour le président de l’entreprise, le type de produit va presque de soi au Témiscouata, qui compte 5,5 millions d’entailles situées autant sur des terres publiques que privées. « Le Témiscouata est la MRC qui a le plus grand nombre d’acériculteurs », fait valoir Jacques Boucher. Avec le Domaine Vallier Robert, qui produit des vins, et la distillerie, qui concocte des spiritueux, Auclair est la seule communauté au monde à faire la transformation complète de l’érable en alcool, de l’avis de Michaël Fortin, appelé « le druide ».
Après avoir investi 1,5 M$, la distillerie voit ses ventes stagner. Pourtant, ses dirigeants constatent un engouement des consommateurs pour leurs produits. C’est la raison pour laquelle les 40 acériculteurs ont accepté d’allonger chacun 3 000 $ supplémentaires, en plus des 15 000 $ qu’ils avaient injectés au départ.
Espoir autour de l’obtention d’une IGP
Contrairement à d’autres distilleries situées sur des circuits touristiques, celle d’Auclair ne profite pas de cet avantage. « Mais le fait d’avoir le nom Témiscouata sur la bouteille devrait nous aider avec le temps », espère M. Boucher, d’autant plus si l’acérum finit par obtenir son indication géographique protégée (IGP).
« Comme le maïs de Neuville et l’agneau de Charlevoix, la Distillerie Témiscouata pourrait faire connaître la région sur le plan touristique, croit le président de l’entreprise. Ce serait une reconnaissance du territoire autant que Cognac en France! »