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André Pollender venait de recevoir, à sa cabane à sucre de 1 200 entailles, un groupe d’étudiants du Colorado et, auparavant, un groupe de Japonais, tous des touristes qui tenaient à visiter une cabane à sucre lors de leur périple au Québec. « On travaille avec Tourisme Cantons-de-l’Est et on reçoit énormément de touristes de tous les pays. Ils viennent au Québec et veulent voir une cabane traditionnelle. Car les belles grosses cabanes modernes, c’est bien le fun, mais l’inspiration pour eux, ce qu’ils veulent voir, c’est la typique cabane à sucre où on travaille à l’ancienne, avec des chaudières sur les arbres, sans concentrateur et avec un évaporateur sur feu de bois », décrit le copropriétaire de la Cabane du Pic Bois, située à Brigham, en Estrie.
Sa cabane est ouverte au public depuis 1995, mais ce n’est que depuis la pandémie, qui lui a fait cesser les repas, qu’il se concentre davantage sur le tourisme. Il charge 5 $ par visiteur, ce qui leur donne droit à une dégustation de trois sirops, l’un de début, de milieu et de fin de saison, en plus de son nouveau vinaigre à l’érable.
Le prix d’entrée représente maintenant 30 % des revenus de son érablière, et à cela s’ajoute tout ce que les touristes achètent. « Après la visite, ils entrent dans la boutique et vont laisser entre 50 et 100 $ par personne. La visite se transforme donc en un revenu total qui représente une somme très intéressante », indique l’acériculteur. Avec son sens du marketing, M. Pollender leur fait de la tire à l’extérieur.
Au-delà de la notion pécuniaire, André Pollender est heureux de pouvoir expliquer aux touristes le processus entier de production du sirop. « La visite guidée, c’est important. Les gens s’imaginent n’importe quoi. Certains pensent que le sirop est fait avec des feuilles d’érable, de l’écorce, etc. Quand on explique le phénomène des coulées, les sucres dans l’arbre, l’impact du gel et du dégel, ça les impressionne beaucoup. Les étudiants du Colorado et leurs professeurs ont beaucoup apprécié. Et les Japonais… on entend les mouches voler quand on leur explique. Pour eux, un produit qui vient d’un arbre, produit de façon traditionnelle, c’est très significatif », explique l’acériculteur, pour qui cet échange avec les touristes s’avère très valorisant. « C’est une partie de la paie », souligne-t-il.
C’est ainsi qu’avec seulement 1 200 entailles, et sans repas, la Cabane du Pic Bois dégage près de 75 000 $ de revenus annuellement. Évidemment, cela inclut la vente de sirop présenté comme à l’ancienne.