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Le gouvernement du Québec a rendu public, le 18 avril, son Plan directeur ministériel pour le développement de l’acériculture en forêt publique, et sans présenter d’objectif précis pour l’avenir, le document présente six grandes orientations.
L’une consiste à établir la juste valeur locative des érablières en forêt publique. Actuellement, les droits de location varient de 62 $ à 177 $ l’hectare (ha). Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts souhaite évaluer la possibilité de mettre aux enchères des superficies afin de déterminer la juste valeur d’un hectare d’érablière à potentiel acéricole en forêt publique. Parmi les autres orientations, Québec ne précise pas combien il veut préserver d’hectares d’érablières en forêt publique à long terme, mais indique qu’à court terme, il veut offrir des superficies aux entreprises acéricoles dans le cadre d’une augmentation de contingent, en s’assurant de maintenir une banque de superficies à potentiel acéricole d’un minimum de 10 000 ha. La banque de superficies est présentement de 16 000 ha. La planification actuelle et ce nombre de 10 000 ha apparaissent trop limités pour les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) et leur président Luc Goulet. « 10 000 hectares, il va en manquer à court terme dans des régions si on fait une nouvelle émission de contingent. Il faut rapidement identifier les PAP [potentiel acéricole à prioriser] sur les cartes pour pouvoir réapprovisionner les banques [d’entailles] à court terme », a-t-il dit à La Terre. Concernant l’absence de chiffres à long terme, M. Goulet n’en démord pas : son organisme veut obtenir et faire préserver 200 000 ha de potentiel acéricole à prioriser.
Mais les compagnies forestières…
Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts prend soin de préciser que le développement de l’acériculture en forêt publique devra respecter les autres utilisateurs, dont les compagnies forestières. Dans son Plan directeur ministériel pour le développement de l’acériculture en forêt publique, Québec souligne que l’offre de bois d’érable à sucre est insuffisante en Amérique du Nord pour répondre à la demande et que cette situation se reflète d’ailleurs sur les indices de prix. « Les données disponibles laissent présager que les exportations totales de bois d’érable ont enregistré un rendement supérieur à 100 millions de dollars en 2021. De plus, le bois d’érable aurait constitué 40 % des exportations totales de bois feuillus au Québec en 2021 », ajoute le document. Dans les régions à potentiel acéricole, les industriels forestiers ont un manque à gagner de près de 500 000 mètres cubes de feuillus durs pour répondre à leurs besoins totaux. Le retrait de 100 ha de superficie dans les régions à potentiel acéricole équivaut à une réduction de la possibilité forestière de 130 mètres cubes par année, signifie également le Plan directeur.
Luc Goulet mentionne que le Plan directeur lui apporte certaines craintes, mais il apprécie que des échéanciers précis soient inclus dans le Plan d’action pour le développement de l’acériculture en forêt publique, qui a également été déposé par Québec. Ce plan d’action prévoit que les cartes des PAP devraient être remises à jour dès cet automne. « Le Plan d’action envoie un signal. On a l’engagement [de la ministre des Forêts Maïté Blanchette-Vézina] d’un plan d’action favorable à l’acériculture », se réjouit M. Goulet.