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LÉVIS – Les stocks de sirop sont très bas. Cela s’explique notamment par la récolte médiocre du printemps dernier, mais aussi par une bonne nouvelle. Le sirop se vend mieux que prévu sur les marchés d’exportation. Et à cela s’ajouterait une hausse significative des achats de sirop au Canada anglais, en raison d’une campagne marketing en Ontario et dans l’Ouest canadien, qui a encouragé la consommation des produits de l’érable, notamment chez les sportifs, a mentionné Luc Goulet, président des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), lors de l’assemblée générale semi-annuelle de son organisation, à la fin novembre.
Joint par téléphone, celui qui représente les acheteurs, Jean-Marc Lavoie, directeur général du Conseil de l’industrie de l’érable (CIE), confirme que les exportations en Asie et en Europe, qui se dirigeaient vers une diminution de 20 %, ont plutôt diminué de 15 %. Par ailleurs, le marché américain tient le coup, la demande de sirop n’y fléchit pas.
M. Lavoie ne croit pas qu’il manquera de sirop jusqu’à la prochaine récolte, surtout avec la conjoncture économique actuelle qui ralentit le développement des ventes de sirop d’érable, lequel est vu comme un produit de luxe par plusieurs consommateurs, rappelle-t-il. Aussi, les producteurs ont augmenté le prix de leur sirop, tout comme les distributeurs l’ont fait en raison, notamment, des coûts de transport. Il en résulte une hausse de prix directe sur les tablettes, qui modère forcément les ventes, ajoute-t-il. « C’est comme le vin. Quand le prix monte, on en consomme moins. »
Il est toutefois trop tôt, selon lui, pour estimer la direction que prendront les ventes en 2024 et combien de sirop il faudra pour répondre au marché. Chose certaine, Jean-Marc Lavoie souhaite lui aussi que le prochain printemps soit généreux.
Les bons et mauvais souvenirs d’une réserve à sec
L’état de la réserve actuel rappelle de bons et de mauvais souvenirs à un vieux routier de l’érable, Roberto Landry, du Bas-Saint-Laurent. « J’ai connu ça, manquer de sirop, en 2008 et 2009. Oui, ce fut intéressant d’avoir des primes et des bonus en conséquence. En 2008, j’ai eu une prime de 0,75 $ la livre et en 2009, de 1,25 $ la livre. Ça, c’est en plus du prix conventionné. Ça donnait au-dessus de 4 $ la livre! » Il n’a toutefois pas apprécié la suite de l’histoire. « En 2009, là, on manquait de sirop, et ce qui est arrivé, c’est que les transformateurs ont mis les brakes. Je me rappelle qu’on avait perdu Quaker [l’entreprise de gruau]. Ils prenaient quatre millions de livres de sirop foncé. On a perdu ça parce qu’ils ne nous trouvaient pas sérieux qu’on manque de sirop. J’ai peur qu’on revive la même câline de réalité », affirme l’acériculteur, qui est toutefois d’avis qu’une récolte généreuse corrigerait le tir.