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Au Québec, un contrôle est effectué sur chacun des barils de sirop d’érable produit pour assurer la qualité et la réputation internationale de notre or blond. Depuis plusieurs années, l’entreprise ACER Division Inspection (ADI) est mandatée pour réaliser la vérification et le classement du sirop d’érable.
Comme le volume de sirop d’érable produit a augmenté considérablement ces 10 dernières années1 2 et que cette tendance n’est pas prête à changer, ADI se retrouve avec la difficile tâche de classer davantage de sirop d’érable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Le mandataire du classement doit donc innover et explorer de nouvelles façons de faire pour répondre aux attentes de l’industrie.
Le comité classement, impliquant les différents intervenants du milieu acéricole (PPAQ, Conseil de l’industrie de l’érable, ADI), a émis une variété de suggestions de nouvelles approches pour répondre à la demande acéricole. Plusieurs essais sont en cours pour tester ces différentes idées.
Échantillonnage à l’érablière
Pour être classé, chaque baril de sirop d’érable est ouvert afin de prélever l’échantillon à analyser. Bien que le risque soit faible, à l’ouverture du baril, le sirop d’érable est exposé à un risque de contamination microbiologique (fermentation, moisissure). Dans le cadre du projet « échantillonnage à l’érablière », l’échantillon de sirop d’érable est directement prélevé à l’érablière par le producteur acéricole. Par la suite, il est acheminé chez ADI par messagerie pour les analyses et le classement. Cela permet d’éviter tout risque de contamination du sirop d’érable. Ce projet a aussi l’avantage d’accélérer le nombre d’échantillons classés en tout début de saison, avant que les barils ne soient acheminés en grand nombre chez les acheteurs autorisés. En 2023, ce projet a été renouvelé, car il s’est avéré une réussite à la suite de son lancement en 2022. Il pourrait potentiellement avoir un impact positif à long terme sur le processus de classement du sirop d’érable.
Laboratoire centralisé à Laurierville
Un laboratoire centralisé de classement du sirop d’érable a été aménagé dans l’entrepôt de la Réserve stratégique mondiale de sirop d’érable située à Laurierville. Ce nouvel espace permet de tester différentes approches et configurations de postes de travail pour améliorer le classement. Par exemple, la totalité des échantillons du projet d’échantillonnage à l’érablière a été analysée à Laurierville. En parallèle, des échantillons provenant d’acheteurs autorisés des environs ont aussi été classés sur place. De plus, le laboratoire permet le classement des barils de sirop d’érable envoyés directement par les acériculteurs à l’entrepôt des PPAQ. En somme, le laboratoire centralisé offre une plus grande flexibilité à ADI pour conduire ces tests en plus d’assurer le classement régulier.
Système informatique
Ces nouveaux projets, qui visent à modifier l’approche de classement du sirop d’érable, demandent une grande agilité pour documenter le déroulement des opérations et conserver une trace écrite des données récoltées. Le système informatique utilisé depuis plusieurs années n’est malheureusement pas adapté à tous ces changements qui doivent cohabiter avec le classement traditionnel. Par exemple, en classement régulier, l’acheteur autorisé réceptionne les barils. Ensuite, ce dernier inscrit les informations associées au baril dans le système informatique. C’est à partir de ces données que le classement régulier peut se faire. Dans le cas de l’échantillonnage à l’érablière, la séquence des événements est inversée : d’abord, on effectue le classement et plus tard, l’acheteur autorisé réceptionne le baril. Cette inversion des étapes est difficilement réalisable avec le système informatique actuel.
Pour répondre aux nouvelles exigences imposées par ces projets, ADI a développé un système informatique à l’interne. Il est encore à l’état embryonnaire, mais il est assez flexible pour s’adapter aux différents projets en cours et permet d’entreposer toutes les données liées à un classement en lieu sûr. Les données ainsi recueillies s’exportent facilement dans le système informatique actuel. Ainsi, il est possible d’explorer de nouvelles méthodes de travail et de collecter l’information du classement de différentes manières tout en s’arrimant au système informatique du classement régulier.
L’équipe d’ADI n’a pas encore trouvé la solution magique, mais à force de tester de nouvelles idées, elle se rapproche de son but : fournir un service adapté aux réalités d’aujourd’hui et de demain.
1. Monographie de l’industrie acéricole du Québec 2011-2015
2. Portrait-diagnostic sectoriel de l’industrie acéricole du Québec (2021)