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DRUMMONDVILLE – Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont révélé l’ampleur de leur production 2024 de sirop d’érable de façon théâtrale lors de leur assemblée générale, avec musique et crescendo de chiffres sur l’écran géant, qui, dans un élan de suspense, ont finalement abouti à la somme jamais vue de 239 millions de livres. Mais, au-delà des applaudissements et du moment d’euphorie, le président Luc Goulet a indiqué que tout ce sirop entraîne maintenant des enjeux quant au financement de la réserve. « On peut se réjouir, cette année, d’une récolte un peu exceptionnelle, une récolte jamais espérée dans une forte majorité des régions au Québec […] 239 millions de livres, une moyenne de 4,47 lb à l’entaille, c’est quand même assez historique […] C’est une bonne nouvelle qui entraîne toutefois un enjeu important : on va avoir des inventaires en stock. Ils servent la totalité de la filière et c’est nous autres qui les supportons financièrement ces inventaires-là. Le gouvernement doit nous aider à financer cette réserve », a dit M. Goulet, le 30 mai, à Drummondville.
Les PPAQ rappellent que la réserve stratégique est un outil essentiel qui élimine les variations causées par les ruptures de stock ou par les surplus de production. Or, tous les volumes de sirop mis en réserve ne sont payés aux producteurs que lorsqu’ils sont vendus. Renflouer ladite réserve représente donc une pression sur les liquidités des producteurs à court terme.
Selon Joël Vaudeville, directeur des communications aux PPAQ, le concept qui est dans les cartons serait d’emprunter de l’argent correspondant à la valeur du sirop gardé en stock, de payer les producteurs avec cette somme, et en attendant de vendre le sirop, les intérêts du prêt seraient payés par le gouvernement.
Sachant que le sirop d’érable du Québec est exporté à près de 90 %, La Terre a demandé à Luc Goulet si son organisation entend également demander aux acheteurs qui exportent le sirop d’aider les producteurs à soutenir la réserve. Sans s’étirer sur la question, le président des PPAQ a brièvement répondu que la réserve stratégique appartient actuellement aux producteurs. Entre les lignes, il évoque que de faire payer les intérêts par le gouvernement aurait l’avantage de laisser les producteurs encore propriétaires à 100 % de leur réserve.
Combien de barils seront payés maintenant?
Le pourcentage de la récolte qui sera mis en réserve – et ne sera donc pas payé immédiatement aux producteurs – représentait justement le principal sujet de discussion parmi ceux avec qui La Terre s’est entretenue. Les PPAQ n’ont pas voulu s’avancer sur le fameux pourcentage qui sera payé. D’une part, parce que l’estimation de 239 millions de livres provient d’un sondage mené ce printemps auprès des propriétaires de 1 234 entreprises acéricoles. Il pourrait donc y avoir une différence entre les résultats du sondage et le compte exact de la récolte, qui s’effectuera au fil du classement. D’autre part, plusieurs autres paramètres, comme le rythme de ventes des acheteurs et leurs propres volumes en réserve, influenceront le nombre de barils mis en réserve. Cela dit, le rythme du classement du sirop, qui a soulevé des inquiétudes ces dernières années, va bon train, cette année, a souligné Luc Goulet. Ce dernier a dit que près de 100 millions de livres avaient déjà été classés en date du 30 mai, une avance considérable comparativement aux autres années.