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L’entreprise Harnois Irrigation, de Saint-Thomas, entreprend cette année un virage majeur en se dotant d’un vaste espace pour produire et assembler ses systèmes d’irrigation, et ce, 12 mois par année.
Présentement, la compagnie dispose d’un espace de 4 686 pi2. L’aire de production occupe une superficie de 3 300 pi2 et la partie bureau de 1 386 pi2. L’agrandissement de 8 400 pi2 (60 pi x 140 pi) permettra à l’entreprise de doubler les surfaces de production et d’entreposage en plus d’ajouter un comptoir de service aux pièces avec stations informatisées.
Hausse de production
« Dès la fin des travaux, l’automne prochain, les employés d’usine pourront assembler les rampes d’arrosage de 216 pi à l’intérieur de l’édifice 12 mois par année », souligne Danielle Harnois, directrice générale. La capacité de production sera accrue, ouvrant ainsi des avenues importantes sur les plans national et international.
« Quand mon associé Michel Goyet et moi avons repris la division d’irrigation en 2010, nous produisions cinq unités de rampes par année. Nous sommes rapidement passés à 10 et nous fabriquons maintenant de 17 à 20 rampes annuellement », souligne Mme Harnois.
Il est difficile pour le moment de mesurer l’impact que la future usine aura sur les commandes, mais la saison connaît un bon départ. « Nous avons déjà plusieurs demandes de soumissions pour l’année 2022. C’est du jamais vu à pareille date, car en général, les projets débutent en août et non en juin », ajoute Mme Harnois.
Une hausse du carnet de commandes entraînera éventuellement la création d’emplois saisonniers, notamment dans le volet électronique, selon Mme Harnois. Le recrutement de la main-d’œuvre demeure un enjeu important pour l’entreprise, qui compte présentement 12 employés motivés et compétents, souligne la directrice générale. « Notre objectif est de pouvoir répondre encore plus rapidement aux besoins des agriculteurs », ajoute-t-elle.
De plus en plus populaires, les rampes d’irrigation Harnois sont munies de têtes d’arrosage à basse pression d’une grande efficacité. Elles permettent de faire passer le pourcentage d’eau qui se retrouve au niveau des racines de 55 %, pour un canon à haute pression, à 92 %.
Chiffre d’affaires à la hausse
« Le chiffre d’affaires a presque doublé cette année comparativement à l’année précédente », souligne Mme Harnois. Au 12 juin dernier, l’état des résultats comparatif a démontré une majoration des revenus de vente de 62,10 % par rapport à l’an dernier.
Les changements climatiques ont fait en sorte que les grandes cultures qui ne nécessitaient pas de système d’irrigation autrefois en ont besoin aujourd’hui pour se développer et survivre. Face à cette réalité, les agriculteurs se dotent d’outils pour avoir des récoltes de la meilleure qualité possible. Au cours des dernières années, « des clients ont perdu des récoltes faute d’avoir été irriguées », constate la directrice générale.
Même si le marché s’ouvre peu à peu sur de nouveaux types de cultures, les producteurs maraîchers dont la superficie cultivée est de 29 hectares ou plus représentent encore les principaux clients de l’entreprise.
La pandémie a renforcé l’apparition dans le paysage agricole québécois d’un bon nombre de producteurs biologiques. Avec la fermeture des frontières, l’importance pour le Québec d’être moins dépendant des pays exportateurs, notamment les États-Unis, pour l’achat de denrées est mise de l’avant.
Danielle Harnois trouve d’ailleurs rassurante cette volonté qu’ont les Québécois d’encourager davantage notre autosuffisance alimentaire en consommant plus de fruits et légumes produits localement. Son entreprise veut être là pour soutenir les agriculteurs dans cette démarche.
« Notre objectif, inspiré de mon grand-père Joseph, est vraiment de rendre service aux producteurs. Je m’inscris dans cette fibre familiale pour garder nos producteurs agricoles bien vivants au Québec », conclut Danielle Harnois.
Du monastère à l’usine
C’est en 1955 que Joseph Harnois devient agent pour une compagnie d’irrigation ontarienne. Entrepreneur dans l’âme, il souhaite alors implanter des systèmes d’irrigation pour venir en aide aux producteurs de tabac bien présents dans la région. Il fait appel à son fils Rolland, l’aîné de ses 14 enfants qui se destinait plutôt à devenir père missionnaire en Afrique, pour aller voir comment travaillent les producteurs de tabac dans le sud de l’Ontario où cette culture est populaire. Rolland ne se fait pas prier : l’appel de son père est plus intense que celui de la prière et le jeune novice prendra en main le destin de ce volet de l’entreprise familiale avec son frère Yves. Peu à peu, la culture du tabac déclinera au profit de celle des fruits et légumes et autres cultures, mais les besoins en irrigation resteront toujours présents. Rolland voulait devenir missionnaire pour aider les gens. Il a choisi une autre voie pour le faire, dans l’action auprès des siens. Il n’a jamais abandonné les valeurs d’entraide qui l’animaient et les a transmises à sa famille et ses alliés. Elles sont toujours présentes au sein des entités légales issues de l’entreprise familiale.
Ce portrait d’entreprise d’ici est une présentation de