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La Ferme Aux petits oignons de Mont-Tremblant a vécu une étape importante en novembre dernier. Elle est devenue une coopérative agricole possédée par des employés et quelques clients fidèles.
La réputation de cette entreprise maraîchère n’est plus à faire auprès des amateurs d’aliments biologiques. Fondée en 2005 par Véronique Bouchard, elle produit une variété de 60 légumes vendus en paniers à un millier de familles, en plus d’approvisionner un marché public.
Au plus fort de la saison, une trentaine d’employés s’activent dans les 1,6 hectare de champs cultivés et dans les 2 000 mètres carrés de serres.
Pourquoi alors changer une situation en apparence gagnante? Parce que Véronique Bouchard a ressenti l’envie d’améliorer les conditions de travail de ses employés, en plus de leur procurer la chance de posséder leur propre entreprise.
« Le modèle traditionnel de la ferme familiale est très difficile, surtout pour les femmes. Selon les dernières études, le tiers du travail des femmes n’est pas rémunéré. Moi, j’ai travaillé jusqu’à la veille de mes accouchements et je n’ai jamais profité de congés de maternité », souligne-t-elle.
« J’ai vu aussi plein de jeunes de la relève s’exténuer en tentant de créer leur ferme. J’ai le souci de permettre aux prochaines générations de profiter de meilleures conditions que celles que j’ai dû traverser », ajoute-t-elle.
Gestion collective
C’est ainsi que, convaincue que la sécurité alimentaire est une responsabilité collective, Mme Bouchard a naturellement décidé de transformer son entreprise en coopérative. Non seulement ce modèle permet de répartir le poids des tâches sur une équipe, mais il renforce aussi la pérennité de la ferme, dit-elle. « La longévité d’une coopérative est deux fois et demie supérieure à celle d’une entreprise traditionnelle », affirme-t-elle.
Le transfert officiel à la coopérative, formée de 15 employés et de 25 membres de soutien, sera complété en 2024. Mais déjà, la gestion se fait désormais de manière collective. « La prise de décision prend plus de temps », reconnaît Véronique Bouchard, qui porte désormais le titre de directrice générale. « Mais ce temps-là est récupéré dans la mise en œuvre, car tout le monde adhère rapidement au projet. »
La fermière admet avoir trouvé un plaisir renouvelé à son travail. « Mes collègues réalisent maintenant la lourdeur de la tâche. C’est la première fois que je reçois des signes de reconnaissance pour mon travail. »
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La Ferme Aux petits oignons a été sélectionnée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides pour représenter cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, source d’inspiration en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarrières.