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Être débrouillard, c’est savoir utiliser ses ressources et varier ses stratégies, mais aussi oser demander de l’aide au besoin, comme peut en témoigner Lyne Roberge, qui est copropriétaire de la Ferme Bernier Roberge avec Michel Bernier. Face au recrutement particulièrement difficile cette année en raison de la pandémie, le couple a fait appel au Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA de l’Estrie, ce qui lui a permis de connaître une excellente saison de cueillette d’asperges.
Ce n’était pourtant pas ce que laissait présager le début du printemps : les stratégies qui fonctionnent habituellement pour Mme Roberge – soit le bouche-à-oreille, le recrutement d’étudiants du Collège Champlain, situé près de la ferme, ainsi que les annonces locales – n’avaient pas le succès des années précédentes. « La fameuse PCU [prestation canadienne d’urgence] nous a un peu coupé l’herbe sous le pied », estime l’agricultrice.
La pression était grande puisque la période des asperges ne dure que quelques semaines entre mai et juin et exige une récolte tous les jours sans faute, étant donné que ces légumes peuvent pousser d’une vingtaine de centimètres en un jour et montent rapidement en fleur.
Heureusement, fait valoir Mme Roberge, en passant par le centre d’emploi agricole, elle a facilement pu communiquer les particularités de ses besoins, ce qui lui a permis de recruter cinq personnes réellement intéressées par le poste et qui savaient dans quoi elles s’engageaient. « Les gens qui ont donné leur nom voulaient être là, voulaient travailler dehors. J’ai eu une super équipe. On avait une vraiment belle atmosphère! » rapporte avec enthousiasme l’agricultrice, en précisant que plusieurs des candidats étaient des universitaires de domaines liés à la nature, comme la biologie ou la faune. Elle a même gardé deux d’entre eux un peu plus longtemps que prévu, une fois la récolte d’asperges terminée, afin de réaliser d’autres travaux de culture maraîchère.
Une aide encore peu connue
Mme Roberge ne s’en cache pas, elle n’avait simplement jamais entendu parler d’un tel service de soutien avant, ne l’ayant découvert que récemment, lors d’une vidéoconférence donnée par la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau.
« Notre service est très peu connu des employeurs, confirme Camille Néron, la conseillère à la main-d’œuvre agricole qui a épaulé Mme Roberge dans sa démarche. Il y a quelques mois, on recevait beaucoup de CV de candidats et on se faisait demander pourquoi on ne les rappelait pas, mais on n’avait presque pas de postes à combler. »
Pour sa part, Mme Roberge compte bien recourir au service de nouveau à l’avenir et encourage les autres agriculteurs à explorer leurs options en matière de recrutement. « Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide, insiste-t-elle. C’est fait pour nous autres. Pourquoi on ne l’utiliserait pas? »
La Ferme Bernier Roberge a été sélectionnée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA de l’Estrie pour représenter cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, source d’inspiration en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarrières.
Dominique Wolfshagen, collaboration spéciale