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Les propriétaires de l’entreprise maraîchère Les Fermes Roland Pigeon et fils, de Saint-Rémi en Montérégie, étaient bien informés des risques que la pandémie de COVID-19 fasse diminuer le nombre de travailleurs étrangers disponibles cette année. C’est pourquoi ils se sont tournés vers la main-d’œuvre locale.
Pour la recruter, ils ont affiché des postes jusqu’à quatre semaines avant l’embauche. « Ça nous a permis de trouver les travailleurs à temps pour le début de la saison », explique Gilbert Jr Pigeon, l’un des copropriétaires de l’entreprise familiale avec sa sœur Brielle, sa tante Brigitte, et sa cousine Camélia Pigeon.
Cette entreprise de 430 hectares, spécialisée dans la culture de haricots jaunes et verts, a engagé une quinzaine d’employés québécois cette année. Ils sont venus prêter main-forte aux vingt travailleurs étrangers temporaires (TET) qui se sont présentés malgré la pandémie. « Nous avons recruté des étudiants, des gens du secteur de la restauration, un mécanicien de l’automobile, un professeur du primaire, un couple, des étudiants du secondaire avec la permission de leurs parents, et autres. Une annonce détaillée et attrayante diffusée sur différentes plateformes a bien décrit le genre de travail qui les attendait, donc pas de surprises », rapporte le gestionnaire. Un inventaire des programmes gouvernementaux venant en aide aux travailleurs avait aussi été préparé.
Gilbert Jr avoue que les patrons ont été indulgents dans le tri des CV reçus. Ils ont évalué le potentiel et la motivation des candidats, pas seulement l’expérience dans le secteur. « Quand quelqu’un applique, en horticulture, c’est déjà un bon indice de sa motivation », fait-il remarquer.
Le défi de la rétention
Mais ce n’est pas tout d’embaucher des travailleurs locaux. Le défi, c’est aussi de les garder. Après avoir été accueillis en petits groupes de deux ou trois, les nouveaux employés se sont vu confier des tâches légères, afin qu’ils s’adaptent au rythme et à l’ambiance de l’entreprise. Ce n’est qu’ensuite qu’ils ont été assignés à des travaux plus exigeants. « Le corps peut s’adapter à un travail demandant, estime Gilbert Jr, mais il faut lui donner le temps. » De la souplesse quant aux heures de travail a également été accordée.
Évidemment, un peu de psychologie ne nuit pas. « Nous donnons des compliments, mais aussi des instructions et recommandations. Il peut s’agir de techniques de travail à améliorer pour être plus efficaces ou adopter des postures ergonomiques afin d’éviter les blessures. Nos employés ont besoin d’être guidés », dit M. Pigeon.
L’entreprise projette d’ajouter de nouvelles cultures l’an prochain, peut-être des choux de Bruxelles, pour prolonger les périodes d’embauche de ses employés québécois. « La saisonnalité à laquelle sont confrontés les producteurs maraîchers nuit beaucoup à la rétention de notre main-d’œuvre québécoise étant donné que celle-ci est à la recherche d’emplois stable et de longues durée », conclut-il.
Les Fermes Roland Pigeon et fils ont été sélectionnées par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA de la Montérégie pour représenter l’ouest de cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, source d’inspiration en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarrières.