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LA PRÉSENTATION – Yvan, David et Jérôme Michon n’ont pas appelé leur ferme « Laitquipe » pour rien. Leur entreprise a été réfléchie pour fonctionner efficacement avec seulement deux ou trois personnes. Une organisation du travail qui fait leur fierté et assure leur indépendance. Autrement dit, l’équipe, c’est eux!
Il est facile de passer devant la ferme Laitquipe Michon sans trop la remarquer. Quelques bâtiments rouges au fond d’une cour de gravier et voilà. Ce n’est que lorsqu’on pénètre dans l’enceinte de l’entreprise que l’on comprend l’ampleur de ses activités.
Les Michon vivent à La Présentation depuis plusieurs générations. À l’origine, l’arrière-grand-père d’Yvan possédait une bonne partie des terres qui longent le rang où se trouve la ferme aujourd’hui. Au fil du temps, celles-ci ont été divisées entre les membres de la famille ou encore cédées lors de ventes.
Yvan a d’abord travaillé avec son père et son frère à la Ferme Gustave Michon et Fils. Puis, en 2013, pour différentes raisons, les frères ont décidé de se séparer la ferme. Yvan en a profité pour poser la question à ses fils : voulaient-ils assurer la relève? Parce que si ce n’était pas le cas… Les gars ont répondu souhaiter reprendre le flambeau, mais pas n’importe comment.
Combien d’agriculteurs se tuent à l’ouvrage à force de tout vouloir faire? Très peu pour les Michon. Dès le départ, leur objectif est simple : créer une ferme laitière qui exige le moins de travailleurs possible pour fonctionner. Autrement dit, pour eux, il faut que l’entreprise soit opérationnelle à deux.
S’est donc ensuivie une année de visites de fermes où le père et ses fils ont demandé des conseils, observé la machinerie et réfléchi à la manière de rendre leur ambition réalisable. « Je pense qu’on a fait 80 ou 90 fermes », indique David.
Après s’être fait une tête, les trois compères ont mis sur pied leur ferme de rêve. La ferme Laitquipe fait surtout deux choses : la récolte du lait et de la grande culture. Pour cette dernière activité, les Michon se fient beaucoup à des fournisseurs stables qui offrent leurs services à forfait. Les relations avec ceux-ci sont donc essentielles. « C’est important, des gars fiables qui sont là quand c’est le temps », dit Yvan.
En 24 heures plutôt que 10 jours
Évidemment, ce mode d’exploitation est moins profitable, mais il permet aussi aux Michon de ne pas devoir acheter de grosse machinerie pour être en mesure de valoriser ses 300 acres de terre (121 hectares). « Par exemple, pour le maïs, [les travailleurs à forfait] arrivent avec la batteuse, deux tracteurs… Ils sont cinq, indique David. Ils font en 24 heures ce qui nous prendrait 10 jours à faire. »
Pour la récolte du lait, la ferme est automatisée autant que possible. Les animaux circulent librement dans leur enclos et se rendent d’eux-mêmes aux robots qui les traient. Ceux-ci peuvent distribuer de la nourriture aux différentes vaches de manière personnalisée, au gramme près. « L’information que nous donne les robots [de traite], on est vraiment ailleurs », explique Jérôme. Un autre robot passe le long des allées pour repousser le fourrage vers les vaches.
Le sol est en lattes, ce qui permet aux excréments de tomber dans une fosse sous le bâtiment. Et surtout, les Michon ne font pas d’élevage : tous leurs veaux partent à l’encan. Jérôme, qui s’occupe de la régie du troupeau, achète donc les génisses au fur et à mesure de leurs besoins. « Faire l’élevage, ça nous demanderait déjà un employé de plus », dit Yvan. « Ou deux », précise Jérôme.
Cette automatisation permet aux frères de prendre un soin jaloux de leur troupeau. « On peut porter plus d’attention aux animaux », souligne David. Aujourd’hui, la ferme est arrivée à un plateau où elle ne peut plus vraiment croître puisque la cour est pleine. Mais à voir les sourires des Michon lorsqu’ils en parlent, c’est très bien comme ça!
Fait maison
Il y a plus d’une douzaine d’années, avant la séparation de la ferme du grand-père, les Michon ont acheté un moteur électrique au rabais. Ils l’ont ensuite bidouillé pour se libérer de la contrainte d’utiliser un tracteur pour alimenter leur souffleur quand vient le temps d’ensiler leurs grains. Depuis, ils ne l’ont jamais regretté. Aujourd’hui, ce moteur est mis à contribution pour une panoplie de tâches. « Ça libère un tracteur, ça ne prend pas d’essence et ça fonctionne tant que c’est branché… Sa limite, c’est le bout du fil! » explique David.
Le bon coup de l’entreprise
Au fil des ans, Laitquipe Michon a investi de manière importante dans le confort animal. Lorsqu’on pénètre dans l’étable, on voit tout de suite que les vaches sont calmes et à leur aise, ayant beaucoup d’espace et aucune contrainte à leurs mouvements dans les confins de leur enclos. Leur dernier bon coup : utiliser une subvention pour le bien-être animal afin d’agrandir leur étable pour créer un lieu de détente pour les vaches taries. À voir ces grandes dames se prélasser dans cette nouvelle aire, on comprend que celles-ci apprécient ce temps de repos. Et même s’il est difficile de quantifier exactement le bénéfice que la ferme en tire, Yvan et ses deux fils demeurent convaincus que ce confort leur permet d’aller chercher tout le potentiel de chaque animal. « Ça fait quand même une différence selon que les vaches soient couchées directement sur le ciment, sur un lit de paille ou sur un matelas », estime David.
Fiche technique | |
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Nom de la ferme : | Laitquipe Michon |
Spécialité : | Production laitière |
Année de fondation : | 2013 |
Noms des propriétaires : | Yvan, David et Jérôme Michon |
Nombre de générations : | 2 (mais la famille Michon est implantée dans ce patelin depuis plusieurs générations) |
Superficie en culture : | 300 acres (121 hectares) |
Cheptel : | 140 vaches |
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