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SAINTE-SOPHIE — Vincent Blondin représente la 8e génération de la Ferme Kirk, située à Sainte-Sophie, dans les Laurentides. L’agronome et boucher de formation poursuit ainsi les activités de la famille aux côtés de sa mère, Nancy Kirk, dont les ancêtres se sont installés dans la région il y a presque 180 ans.
Non loin du cœur du village de Sainte-Sophie, la rue Kirk, un cul-de-sac, mène tout droit à la Ferme Kirk, une exploitation agricole qui existe depuis 1845.
« Le premier Kirk se nommait Michael. Il s’est installé à Sainte-Sophie au milieu du 19e siècle, fort probablement après avoir fui la grande famine d’Irlande », explique Nancy Kirk, copropriétaire de la ferme, alors qu’elle est entourée de ses bovins, qui la suivent calmement comme si elle était leur mère.
Aujourd’hui, la ferme en est à sa huitième génération d’agriculteurs, bien que celui qui incarne la relève ne porte pas le nom de famille du fondateur venu d’Irlande. En effet, Vincent Blondin, le fils de Nancy Kirk, est le premier de sa lignée à reprendre les rênes de l’entreprise familiale, où son père, ses frères et ses sœurs apportent leur aide de temps en temps.
Copropriétaire de la ferme avec sa mère, le jeune producteur, qui entame la deuxième moitié de sa vingtaine, sait depuis son adolescence qu’il souhaite marcher dans les pas de ses ancêtres. « C’est aux côtés de mon grand-père Blondin que j’ai appris à travailler, lorsqu’il s’est installé sur une fermette juste derrière la nôtre. À cette époque, mon choix de devenir agriculteur est devenu béton », affirme Vincent.
Ce colosse de 26 ans ayant grandi dans le monde de l’élevage bovin est titulaire d’un diplôme collégial de l’Institut des technologies agroalimentaires de Saint-Hyacinthe en gestion et technologies d’entreprise agricole. Il détient également un certificat en productions animales ainsi qu’un baccalauréat en agronomie de l’Université Laval. Son parcours scolaire lui a permis de proposer une nouvelle vision pour l’exploitation familiale, qui s’apprête à célébrer ses 180 ans d’existence.
« Alors que j’effectuais un stage en Bretagne pendant mes études collégiales, je me suis intéressé à la technique du pâturage en rotation, une pratique que ma mère tentait d’introduire à la ferme, malgré les réticences de mon grand-père Kirk, qui est décédé récemment », indique le jeune éleveur. Aujourd’hui, cette technique simple leur a permis d’augmenter leur bénéfice en améliorant la qualité de l’herbe et en réduisant la quantité de nourriture fournie aux animaux.
Pendant son baccalauréat en agronomie, Vincent a également élaboré un plan d’affaires pour la création d’une boutique, où la Ferme Kirk pourrait désormais vendre sa propre viande sur le marché. Cette boutique, sur le point d’ouvrir ses portes, promet d’être une entreprise économiquement avantageuse pour la ferme, selon ses copropriétaires. Épuisé par la dépendance aux ventes aux enchères de leur production, le duo mère-fils est convaincu que la vente de viande en boutique permettra d’augmenter les marges bénéficiaires de la ferme tout en assurant un revenu stable à la famille. « C’est un projet qui nous tient à cœur et que nous avions en tête depuis longtemps. C’est surtout pour ma mère que ce sera avantageux. Cela lui donnera un salaire fixe », se réjouit Vincent Blondin.
Pour la suite des choses, Vincent aspire à diversifier encore davantage les activités et les revenus de la ferme en développant de manière plus intensive la production et la vente de bovins reproducteurs. « Je veux proposer la crème de la crème des bovins! » s’exclame-t-il.
Fait maison
Pour permettre l’élevage des bovins en pâturage en rotation, Vincent Blondin et sa mère, Nancy Kirk, se sont construit un réseau de clôtures électriques. Alors que de son vivant, son grand-père n’était pas chaud à cette idée, Vincent a pris sur lui de payer lui-même l’équipement nécessaire, qui finalement, reste minimaliste : quelques poteaux, du fil en poly et un moulinet. Pour la somme de quelques centaines de dollars seulement, mère et fils ont donc pu changer radicalement la gestion de l’alimentation de leurs bouvillons et, qui plus est, améliorer la qualité des pâturages. « Grâce à ces clôtures, nous avons pu repousser de deux mois environ la période où nous nourrissons nous-même les bovins », précise Vincent Blondin.
Le bon coup de l’entreprise
Il y a longtemps que l’idée d’établir une boutique boucherie a pris forme dans l’esprit des propriétaires de la Ferme Kirk.
Cette boutique, dont l’ouverture est prévue pour cet automne, est aisément repérable depuis les pâturages de la ferme et se trouve à moins de cinq minutes en voiture. Elle permettra d’aller à la rencontre des clients et des clientes plus aisément, alors que jusqu’à présent, les ventes se déroulaient exclusivement à la ferme.
En outre, Vincent Blondin et Nancy Kirk anticipent que cette boutique constituera une entreprise rentable, mettant ainsi fin à leur dépendance à l’égard des enchères pour la vente de leur bétail. En tant que boucher, Vincent pourra également exercer un meilleur contrôle sur la découpe de la viande et offrir des produits davantage en accord avec les préférences, les désirs et les goûts de leur clientèle.
Fiche technique | |
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Nom de la ferme : | Ferme Kirk |
Spécialité : | Élevage de bovins, boucherie et vente à la ferme |
Année de fondation : | 1845 |
Noms des propriétaires : | Vincent Blondin et Nancy Kirk |
Nombre de générations : | 8 |
Superficie en culture : | 27 hectares de foin et de pâturage |
Cheptel : | Entre 75 et 80 bouvillons nourris à l’herbe |
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