Un virage technologique en famille

SAINT-ÉLOI — Depuis près d’un siècle, la famille Charron est propriétaire d’une entreprise laitière située à cheval entre Saint-Éloi et L’Isle-Verte, non loin de Rivière-du-Loup. Quatre générations plus tard, le principal actionnaire de la Ferme Mon Rocher, David Charron, a vite compris que la technologie pouvait améliorer le rendement de son entreprise. Il obtient, pour ainsi dire, « la crème de sa production ».

Fiche technique

Nom de la ferme
Ferme Mon Rocher

Spécialité
Production laitière

Année de fondation
1926

Noms des propriétaires
David Charron, Claude Charron
et Josée Dupuis

Nombre de générations
4

Superficie en culture
285 acres (115,3 hectares)

Cheptel
130 vaches, dont une
soixantaine en lactation

Bordée par un rocher qui la protège des vents dominants, d’où l’entreprise tire d’ailleurs son nom, ainsi que d’une plaine qui fournit des champs productifs, la Ferme Mon Rocher n’a cessé de prendre de l’expansion. Tout a commencé en 1926 avec Arthur Charron. En 1968, son fils Marcel a pris la relève. Avant de décéder, en novembre, le patriarche de 89 ans venait encore faire son tour à la ferme tous les jours. « Le printemps passé, il est venu conduire le tracteur pour les roches, raconte son fils Claude. Il a labouré jusqu’à l’âge de 86 ans. » « Je pense à lui tous les jours, renchérit son petit-fils David. Il nous manque beaucoup. »

En 1987, c’était au tour de Claude, avec qui s’est associée sa conjointe Josée Dupuis, de prendre les rênes de l’entreprise agricole. En 2008, l’aîné de leurs quatre enfants a acquis 21 % des parts. Aujourd’hui, David possède 51 % des parts, tandis que son père, Claude, en possède 20 % et sa mère, Josée, 19 %.

En 2016, David Charron a fait construire une nouvelle étable en stabulation libre de 100 pieds sur 206 pieds (30,5 mètres sur 62,8 mètres) dotée d’une salle de traite. Avec un total de 130 vaches de race Holstein, dont une soixantaine en lactation, l’entreprise produit en moyenne 11 600 kg de lait par année, dont 4,4 kg en gras et 3,3 kg en protéines. L’agriculteur de 33 ans pratique lui-même l’insémination artificielle de ses génisses.

La Ferme Mon Rocher compte un total de 130 vaches de race Holstein, dont une soixantaine en lactation.
La Ferme Mon Rocher compte un total de 130 vaches de race Holstein, dont une soixantaine en lactation.

En 2019, les producteurs laitiers ont introduit le maïs d’ensilage dans l’alimentation de leur troupeau. En 2020, la ferme s’est équipée d’une génératrice de 100 kW. L’an dernier, l’entreprise a continué à investir dans l’installation de nouveaux équipements. Pour un meilleur confort ainsi que pour réduire les risques d’infection et de mammite, les vaches disposent maintenant de matelas d’eau dans l’étable. Aussi, comme les étés sont de plus en plus chauds, trois gros ventilateurs de plafond se sont ajoutés aux deux autres déjà en place.

David Charron représente la quatrième génération de la Ferme Mon Rocher. Il est ici en compagnie de sa conjointe, Jade Caron, ainsi que de leurs deux enfants, Léa et Noam.  Photo : Gracieuseté de la Ferme Mon Rocher
David Charron représente la quatrième génération de la Ferme Mon Rocher. Il est ici en compagnie de sa conjointe, Jade Caron, ainsi que de leurs deux enfants, Léa et Noam. Photo : Gracieuseté de la Ferme Mon Rocher

L’ambition du jeune entrepreneur ne s’arrête pas là. « Pour l’avenir, on va améliorer la génétique et on va continuer à acheter des terres pour augmenter notre quota. »

Actuellement, l’exploitation agricole possède des terres d’une superficie de 285 acres (115,3 hectares) en culture, 200 acres (80,9 hectares) qu’elle loue à d’autres agriculteurs et environ 200 autres acres (80,9 hectares) de forêt.


Équipement techno

L’acquisition de la salle de traite autotandem et de l’alimentation automatisée introduites lors de la construction de la nouvelle étable en 2016 a permis à la Ferme Mon Rocher de prendre un virage important. Claude Charron ne reviendrait pas en arrière. « Ça paraît en efficacité et en rentabilité. C’est très apprécié et beaucoup plus rapide que l’ancienne traite! » À preuve, la production est passée d’une moyenne annuelle de 9 800 kg à 11 600 kg. « En ayant rendu l’étable plus fonctionnelle, ça nous assure d’une meilleure qualité de vie », estime aussi Josée Dupuis.

La salle de traite de la Ferme Mon Rocher a permis d’augmenter l’efficacité, la production et la rentabilité de la ferme.
La salle de traite de la Ferme Mon Rocher a permis d’augmenter l’efficacité, la production et la rentabilité de la ferme.

Fait maison

S’il y a un prototype dont le père et le fils sont fiers d’avoir mis au point, ce sont des barrières pour les stations d’alimentation qui se lèvent et se referment automatiquement dans l’étable. « Je me suis inspiré d’un modèle qui existait déjà, indique David. On l’a adapté et on l’a fait nous-mêmes. »  

La salle de traite de la Ferme Mon Rocher a permis d’augmenter l’efficacité, la production et la rentabilité de la ferme.
Le prototype de barrière mis au point par David et Claude Charron pour les stations d’alimentation.

3 conseils pour… pour réussir en affaires

La communication

« La communication », insiste et résume en deux mots David Charron comme premier conseil pour réussir en affaires. Pour le trentenaire, il s’agit du principal gage de succès de son entreprise.

La visite d’autres fermes

Pour son père, la visite d’autres fermes est un conseil incontournable lorsque l’on décide de construire une nouvelle étable et de prendre un virage technologique.

Des réunions entre actionnaires

Pour sa part, Josée Dupuis conseille de tenir des réunions entre actionnaires « parce qu’on est une entreprise et qu’on n’est pas juste mari, femme ou enfant ». À son avis, c’est une bonne façon d’exprimer ses émotions, de percevoir la fatigue des membres de l’équipe et de mieux déléguer. « C’est important de toujours se parler dans le respect des autres et de s’écouter pour éviter les conflits », croit celle qui est responsable de la comptabilité de la Ferme Mon Rocher.