Ma famille agricole 24 juillet 2023

Un rêve agricole concrétisé par la camerise

ROUGEMONT — Lorsqu’Ariane Bonneville-Hébert et Rick Favreau se sont installés à Rougemont en 2009, ils rêvaient déjà de démarrer un projet agricole. Leur plus grand objectif? Se distinguer au « pays de la pomme ». C’est finalement la camerise qui les a charmés et qui parsème désormais les terres de leur résidence familiale.

Assis à l’ombre d’un saule juché au milieu de leurs quatre parcelles de camérisiers, Ariane Bonneville-Hébert et Rick Favreau prennent un moment de répit pour une rare fois depuis le 5 juillet, date qui marquait l’ouverture de leur verger au public pour l’autocueillette. « La période de cueillette, c’est un gros marathon. Nous avons 5 000 plants qui arrivent à maturité d’un coup », explique Rick Favreau. Le couple de copropriétaires de l’entreprise a constaté l’engouement de la clientèle pour leur petit fruit tout au long de cette période, qui s’est conclue le 17 juillet. 

Avant de définir leur rêve agricole, Ariane et Rick ont envisagé plusieurs options. Le duo d’entrepreneurs tenait à diversifier l’offre de sa région en cultivant un produit unique. « Nous voulions faire différent », se souvient Rick Favreau. Après la visite de plusieurs camerisières et l’essai de différentes variétés de camerises, leur coup de cœur pour ce « super fruit » s’est confirmé. « Si on veut être un bon vendeur, il faut croire en son produit! » soutient le copropriétaire du verger.   

Ariane Bonneville-Hébert raconte qu’ils ont travaillé avec une agronome afin, tout d’abord, d’évaluer ce qui pouvait pousser sur leurs terres, puis pour commencer à cultiver la camerise. « C’est très important, dans une culture émergente, de s’allier à plusieurs personnes », soutient-elle. Celle qui travaille toujours comme vétérinaire à temps plein ajoute que les connaissances sur ce petit fruit bleu aux airs de bleuet étaient limitées lorsqu’ils se sont lancés dans leur projet. 

Lorsqu’est venu le temps d’implanter, en 2017, la famille a vécu une dure épreuve : le décès de leur fille, Mia, à la naissance. « Personnellement, le travail de la terre m’a sauvée. Je me suis accrochée à ce projet porteur et nourrissant », confie Ariane Bonneville-Hébert. La famille a donc poursuivi le développement du Verger Cammia, qui porte le nom de leur fille en son hommage.

Une passion partagée 

Le fils d’Ariane et Rick, Théo, s’implique aussi dans le projet de ses parents avec une passion contagieuse.  « Plus tard, j’aimerais bien reprendre l’entreprise avec mon frère pour qu’elle reste familiale », se projette Théo, qui arbore fièrement des vêtements à l’effigie de l’entreprise. Parmi ses diverses tâches au verger, le jeune de 10 ans affectionne particulièrement le contact avec les clients lors de la période d’autocueillette. « C’est une expérience mémorable », affirme celui qui prend plaisir à accueillir les visiteurs et à leur expliquer tout ce qui est essentiel à la cueillette. « Les clients adorent Théo et le sentent passionné. C’est une excellente expérience pour lui; il prend confiance, il en apprend sur les cultivars et il explique la culture de la camerise. C’est mon petit bras droit, et il se dit même semi-copropriétaire de Verger Cammia », explique sa mère en riant. 

Poursuite de la lancée

Bien qu’Ariane et Rick aient envisagé leur projet à plus petite échelle au départ, ils accueillent avec joie l’ampleur que prend leur entreprise. Grâce à la quantité de plus en plus importante de fruits produits, les copropriétaires souhaitent prochainement se lancer dans la transformation. « Nous aimerions offrir un produit plus éclaté, qui permettrait quand même de garder le côté santé de notre aliment. Nous voulons continuer à valoriser la camerise », laisse présager Ariane Bonneville-Hébert.  

Ariane et Rick apprécient le cultivar Aurora, qu’ils disent plus gros et plus sucré que d’autres variétés qu’ils ont essayées. Photo : Nazdar Roy/TCN

Bon coup de l’entreprise

L’achat d’un congélateur a grandement contribué à l’efficacité du Verger Cammia. « Nous avons élaboré notre salle de triage et de congélation pour être autonomes », explique Ariane Bonneville-Hébert. La copropriétaire de l’entreprise ajoute que cet espace leur évite de transporter les camerises à l’extérieur – un avantage considérable en pleine période de cueillette, durant laquelle les fruits sortent en abondance. 

Une fois la période d’autocueillette terminée, les fruits restants sont récoltés à l’aide d’une machine munie de deux réceptacles qui réceptionnent les fruits, qui sont agités par des appareils vibrants. Photo : Nazdar Roy/TCN

3 conseils pour cultiver la camerise

Bien choisir son sol

En ayant des parcelles sur deux types de sols différents, Ariane et Rick ont pu constater les difficultés entraînées par un sol sableux. « Nous réalisons que la camerise aime plus le sol argileux. Nos deux parcelles à l’arrière du terrain, qui sont sur un sol sableux, demandent plus de travail et produisent moins de fruits », détaille Rick Favreau.

Apposer des filets

Le producteur, qui a précédemment travaillé à la ferme de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, à Saint-Hyacinthe, mentionne que les oiseaux raffolent des camerises, même si elles ne sont pas encore mûres. « Il faut vraiment sauver la culture en mettant des filets », explique-t-il.

Nourrir son fruit

Rick Favreau ajoute qu’il met des fertilisants naturels sur ses plants afin d’optimiser leur valeur nutritive. « La camerise est très forte en potassium, en vitamines et en plusieurs antioxydants. Si on ne veut pas que la plante tombe en carence, il faut lui donner ce dont elle a besoin pour fournir les fruits. »

Les filets sont installés sur les plants de camerises avant la période d’autocueillette. Photo : Nazdar Roy/TCN
Fiche technique
Nom de la ferme :

Verger Cammia

Spécialité :

Camerises

Année de fondation :

2017

Noms des propriétaires :

Ariane Bonneville-Hébert et Rick Favreau

Nombre de générations :

2

Superficie en culture :

4,9 hectares au total, 3,2 hectares en culture

Cultivars :

Aurora (principal) et Honey Bee

Reportage : Nazdar Roy / Montage : Jérôme Vaillancourt


Avez-vous une famille à suggérer?
[email protected] / 1 877 679-7809


Ce portrait de famille agricole est présenté par