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GRAND-REMOUS – Éric Bélanger et Johanne Bonenfant viennent de l’Abitibi, une région où les érables à sucre sont absents. Alors qu’ils n’avaient aucun lien avec l’agriculture, encore moins avec l’acériculture, ils ont acheté une petite érablière en 2007 et ce fut le coup de foudre. Aujourd’hui à la tête d’une entreprise de 18 000 entailles, ils ont développé des alcools exclusifs dans leur région.
Presque voisins, Éric et Johanne se sont connus adolescents. L’amour qu’ils portent à leur métier d’acériculteur semble à n’en point douter aussi solide que celui qu’il y a entre eux après 23 ans de mariage. Leur petite érablière de 350 entailles, à Saint-Jean-sur-le-Lac près de Mont-Laurier, a vite été remplacée par une plus grosse à Grand-Remous l’année suivante, L’Érablière Bo-Sirop. « Éric était mécanicien industriel et moi, j’avais un bac en gestion », raconte Johanne pour illustrer à quel point ce changement de carrière était inattendu. Le couple a trois enfants. Arianne et Cédric sont au cégep et Alexis travaille dans un Tim Hortons. Même si chacun contribue au succès de la saison des sucres, c’est Cédric qui s’intéresse le plus à la forêt, souligne sa mère.
« Depuis 2010, nous vivons exclusivement de l’érablière », souligne Éric Bélanger. Au départ, elle comptait 5 000 entailles. Elle est passée à 10 000 en 2009, puis à 12 500 en 2010. Depuis trois ans, la famille exploite 18 000 entailles. Au fil des ans, différents travaux ont été réalisés de façon à moderniser les installations. « On habite maintenant sur place », ajoute Johanne.
Plus-value
Éric et Johanne cherchaient une façon de donner de la valeur ajoutée à leur produit tout en gardant le côté noble de l’érable. L’idée leur est venue d’utiliser une partie de leur production pour créer un alcool à base d’érable, un produit qui n’existait pas encore dans leur région. Éric a fait une formation dans le domaine et c’est ainsi qu’en 2014, après divers tests de fabrication, Le Grand-Remous, une mistelle d’érable, a vu le jour. Aujourd’hui, l’érablière offre en plus une boisson alcoolisée de style vin blanc, L’entaille; un mousseux traditionnel, le Fine bulle; et un vin rosé, L’Agrérable. « Nos alcools sont écoulés principalement dans des marchés locaux », souligne Johanne. Le couple aimerait entre autres ajouter une eau-de-vie si les tests sont concluants.
Éric et Johanne souhaiteraient aussi obtenir l’aide de quelques employés pour faire la tournée des marchés publics.
Un conseil judicieux Johanne et Éric venaient à peine de récolter le fruit de leurs premières entailles qu’ils ont vu, comme par hasard, un important acheteur débarquer chez eux. Sylvain Lalli, des Érablières des Alléghanys, de Saint-Pacôme, en a profité pour leur donner un conseil qui leur sera très utile pour la réussite de leur entreprise. « Votre richesse est la forêt et non les bâtiments; c’est là que vous devez d’abord concentrer vos investissements », leur a-t-il dit. Le couple a suivi les conseils de M. Lalli et a attendu quelques années avant d’investir dans les infrastructures. Johanne et Éric lui sont encore reconnaissants pour ce judicieux conseil. |