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NEUVILLE — À la Ferme J.P. Côté, les générations se suivent et ne se ressemblent pas. Du moins, pas en ce qui concerne la préservation d’un équilibre entre famille et travail. Représentants de la relève, Janie et Demsey Côté utilisent tous les moyens à leur disposition pour gagner du temps tout en gérant les priorités.
Fiche technique Nom de la ferme Spécialité Année de fondation Noms des propriétaires Nombre de générations Superficie en culture Cheptel |
À eux deux, la sœur et le frère sont parents de deux garçons et de trois filles âgés de deux à huit ans. Bien de leur temps, ils ne souhaitaient pas perpétuer le modèle du producteur qui travaille sans pouvoir s’accorder le moindre moment en famille. Le secret de leur amour du métier tient d’ailleurs à la volonté qu’ils ont de maintenir une qualité de vie satisfaisante en dépit de leurs nombreuses tâches.
La ferme laitière neuvilloise, ils la gèrent ainsi à leur façon même si Jean-Claude, leur père, détient toujours 50 % des parts et reste très actif dans toutes les sphères d’activité de l’entreprise. Cinquième génération à la tête de l’exploitation, Janie et Demsey confirment avoir pris la relève avec enthousiasme. En 2013, la convention entre actionnaires a fait l’objet d’une révision afin de reconnaître leur engagement.
« Demsey et moi possédons présentement chacun 25 % de la propriété, rapporte Janie. Pour ma part, je me suis officiellement jointe à la ferme en 2005. J’ai d’abord pensé m’inscrire en médecine vétérinaire; j’ai même fait mes sciences naturelles au cégep. J’ai finalement amorcé des études en agronomie pour très vite constater que je n’aimais pas ça. J’ai donc préféré retourner à l’étable traire mes vaches! »
Si la jeune agricultrice affirme que la laiterie est « son domaine », Demsey, lui, est diplômé en mécanique agricole. Leur frère aîné, Kaven, s’est orienté en production laitière avant de changer de cap pour devenir ambulancier. À l’occasion, il donne encore un coup de pouce à la famille, mais assez rapidement, après sa formation initiale, il a réalisé que l’horaire qu’exige le travail sur la ferme ne lui convenait pas.
Des Canadiennes aux Jersey
Outre la production de lait – issue de 60 à 65 Canadiennes et Jersey sur 130 têtes au total –, les Côté cultivent des légumes (du rutabaga et du concombre, auxquels s’ajoute le maïs sucré), des grains et ils font du fourrage. En hiver, ils offrent aussi un service de déneigement. Deux travailleurs étrangers sont embauchés en basse saison et sept en été, en plus de jeunes ouvriers agricoles locaux depuis deux ans.
« Pour une question de rentabilité, en avril, nous avons dû prendre la décision de faire saillir graduellement les vaches de race Canadienne par des Jersey, explique le duo de repreneurs. Il nous a malheureusement fallu nous rendre à l’évidence : nos options disparaissaient et la conservation de la Canadienne n’était pas compatible avec la pérennité de la ferme. Pour notre étable, la taille de la Jersey était idéale. »
Au fil des ans, les Côté ont régulièrement procédé à l’achat de terres. L’étable s’est également enrichie d’une aile supplémentaire, une nouvelle fosse à fumier a fait son apparition et une remise destinée à l’entreposage de la machinerie agricole a été construite. À cet égard, une importante mise à niveau de l’équipement s’est effectuée depuis quelques années, permettant de gagner en efficacité et en temps.
« L’acquisition de terres demeure toujours d’actualité pour nous, indique Demsey. On gère les priorités en se donnant les moyens de se faciliter l’existence; on essaie d’agir sur les tâches qui prennent beaucoup de temps au quotidien. » « Le modèle de l’entreprise commande que tout soit bien accompli du premier coup, précise Janie. C’est l’une des conditions pour assurer notre avenir et pouvoir s’épanouir. »
Le bon coup de l’entreprise Janie et Demsey insistent : ils souhaitent servir d’exemple à leurs enfants en leur démontrant qu’il est faisable de concilier agriculture et vie familiale. Ils n’hésitent pas à déployer tous les efforts possibles afin d’alléger leur quotidien. « En tant que ministre des Finances, Janie doit parfois me freiner un peu dans mes ambitions d’achat d’équipement, mais si c’est pour sauver du temps, généralement, ça passe bien », confie Demsey. Bénéficiant de l’aide de la famille élargie dans les travaux, la sœur et le frère sont aussi très souvent accompagnés par leur petite marmaille.
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3 conseils pour… gagner en efficacité
Prévoir à long terme
« Habituellement, en agriculture, on n’a pas beaucoup de marge de manœuvre sur le plan de la rentabilité. Quand on fait des investissements, il faut savoir placer les pions aux bons endroits. La construction de bâtiments, ce sont de gros montants et on doit les rentabiliser au maximum. Si la porte n’est pas fermée pour augmenter le troupeau, on a choisi d’attendre pour stabiliser ce qu’on a déjà », suggère Janie.
Savoir bien s’entourer
Si l’entraide et le partage des idées comptent au nombre des pratiques favorisées à la Ferme J.P. Côté, on fait également appel à toutes les ressources externes qui peuvent être mises à profit pour assurer la santé de l’entreprise. Engagés aussi dans leur communauté, Janie est administratrice à l’Association des producteurs de maïs sucré de Neuville, alors que Demsey est président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Portneuf.
Utiliser les technologies
« Avant, il fallait consulter les pages des journaux ou faire le tour des fermes pour trouver l’équipement usagé recherché. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, tout est au bout des doigts et ça permet de gagner énormément de temps », fait valoir Demsey. Janie ajoute que les méthodes culturales bénéficient aussi des nouvelles technologies pour faire économiser de l’argent tout en protégeant l’environnement.