Ma famille agricole 17 juillet 2024

Projet fermier pour un approvisionnement de qualité

FRELIGHSBURG — Renouant avec la tradition agricole héritée de leurs familles, Philippe Choinière et sa conjointe, Stacey Lecuyer, cofondateurs de l’entreprise de produits d’hygiène et de beauté Oneka, se sont lancés dans un projet fermier. Depuis une dizaine d’années, ils cultivent et récoltent les plantes aromatiques qui entrent dans la fabrication de leurs produits.

Avoir le contrôle et s’assurer un approvisionnement constant en plantes aromatiques de qualité pour fabriquer leurs produits de soins naturels est ce qui a motivé Philippe Choinière et Stacey Lecuyer à fonder leur propre ferme en 2013. Aujourd’hui, ils ne se passeraient plus de ce mode de vie qui leur permet de vivre de merveilleux moments en famille.

Philippe Choinière a grandi à Dunham, en Estrie, où ses parents exploitent ­toujours un verger. Après plusieurs années à explorer le monde en menant une carrière de joueur de hockey avec Équipe Canada et dans différentes ligues professionnelles, il a décidé de revenir à ses origines.

« Mes parents nous avaient encouragés à quitter, mon frère et moi, et on est revenus de notre propre gré. Je pense qu’il faut faire ça, et c’est ce que je souhaite pour mes enfants. Faire sa propre vie et aller voir ailleurs! » dit Philippe Choinière.

Sa conjointe Stacey Lecuyer, originaire de Thunder Bay, en Ontario, a elle aussi grandi dans une ferme. Athlète et passionnée des chevaux, elle a évolué toute sa jeunesse dans les sports équestres dans les disciplines western.

En 2008, ils ont fondé ensemble l’entreprise Oneka, d’un mot en langue mohawk qui signifie « eau ». « Je suis allergique aux fragrances synthétiques et Stacey a la peau très sensible et fait de l’eczéma. C’est pour ça qu’on a voulu créer un projet qui nous permettrait d’offrir des produits de soins naturels faits au Québec », raconte Philippe Choinière.

Philippe Choinière et sa fille Camille, devant les champs de la ferme Oneka.

Leurs 33 produits, incluant des shampoings, savons, crèmes pour la peau et huiles régénératrices, entre autres, sont aujourd’hui offerts dans 1 000 points de vente à travers l’Amérique du Nord.

Beaucoup de gens sont allergiques aux fragrances synthétiques, parfois sans le savoir. Nous voulions leur offrir une alternative.

Philippe Choinière

En 2013, Philippe et Stacey ont décidé de fonder leur propre ferme afin de ­cultiver les plantes entrant dans la fabrication de leurs produits. 

« On a acheté un bout de terre qui appartenait à mes parents à Frelighsburg, juste à côté de chez mon frère, qui a racheté la deuxième ferme de mes parents. C’était un verger abandonné depuis 10 ans, alors il a fallu seulement un an de transition avant qu’on puisse devenir certifié biologique », raconte Philippe Choinière. La sauge, la lavande, la monarde, et une multitude d’autres plantes aromatiques fleurissent à la ferme Oneka. Une fois récoltées à la main, tout comme d’autres végétaux cueillis dans la portion forestière du domaine, elles sont transformées en vue de produire des teintures mères ou des huiles essentielles, lesquelles serviront par la suite à parfumer et à donner leurs propriétés aux produits Oneka. Il faut d’abord les faire sécher, puis les plantes aromatiques sont ­macérées dans l’alcool pour la production de teintures mères, ou encore distillées dans l’alambic pour les eaux florales et les huiles essentielles.

Une partie des jardins de plantes aromatiques de la ferme Oneka.

Les chiens Laia, Pablo et Bella gambadent à travers les jardins, en compagnie des deux filles du couple, Camille et Raphaëlle. Sept chevaux complètent la famille. « Je m’en occupe tous les jours après l’école, je les nourris et je nettoie leurs boxes. Ils nous voient ­arriver et ils sont contents », dit Raphaëlle, 9 ans.

Les filles aident parfois leurs parents au ­désherbage des champs et à l’installation des toiles de protection. « J’aime les plantes, alors j’aime ça aider au jardin », dit Camille, 6 ans.

Durant la journée, Philippe et Stacey sont occupés à gérer l’ensemble de l’entreprise, dont la boutique, située au centre-ville de Frelighsburg. Pendant ce temps, trois employés s’occupent de l’entretien des champs. Puis, chaque soir, la famille vient les rejoindre pour nourrir les chevaux et voir ce qui se passe à la ferme. « On est là pour toutes les corvées, on y va selon les besoins », dit Philippe Choinière.  

Équipement utile

En vue de produire ses propres huiles essentielles, Philippe Choinière s’est procuré un alambic. Puisque son utilisation nécessite certaines connaissances, il se charge lui-même de le faire fonctionner.

« L’alambic est au cœur des activités de la ferme. Je l’ai acheté usagé et les anciens propriétaires, heureusement, m’ont appris à m’en servir. J’ai dû les appeler 50 fois pour avoir des conseils! » raconte l’entrepreneur.

Une fois récoltées et séchées, les fleurs, feuilles ou autres parties des plantes sont pressées dans le panier de l’alambic. « Avec 1 200 litres de plantes, on va obtenir entre 1,5 et 3 litres d’huile essentielle », ­illustre-t-il.

L’alambic utilisé par Philippe Choinière pour fabriquer ses huiles essentielles.

Le bon coup de l’entreprise

En cultivant les plantes aromatiques qui servent à fabriquer huiles essentielles et teintures mères entrant dans la composition de leurs produits, Philippe Choinière et Stacey Lecuyer s’assurent d’un approvisionnement fiable, mais également de la meilleure qualité possible.

« Une multitude de détails peut affecter la qualité des propriétés, des couleurs ou des arômes qu’on va obtenir, tant à l’étape de la culture, de la récolte, que du séchage et de l’entreposage. Certaines plantes doivent être cueillies à certains moments bien précis, d’autres doivent être séchées, seulement fanées quelques heures, ou encore utilisées le plus rapidement possible, fraîches, avant de se retrouver en macération ou dans l’alambic. En contrôlant toutes les étapes, on est certains d’avoir de la bonne qualité à la hauteur de nos standards », dit Philippe.

Cultiver leurs propres plantes en régie biologique et en permaculture est également une façon de s’assurer que leurs produits sont conçus selon leurs valeurs. 

Une fois récoltées, les plantes sont mises à sécher naturellement dans une atmosphère contrôlée en température et en humidité.
Fiche technique
Nom de la ferme :

Oneka

Spécialité :

Plantes aromatiques

Année de fondation :

2013

Noms des propriétaires :

Philippe Choinière et Stacey Lecuyer

Nombre de générations :

2

Superficie en culture :

4 acres (1,62 ha) de pommiers, 45 acres (18,2 ha) de champs de plantes sauvages, 20 acres (8,1 ha) de conifères et 1 acre (0,4 ha) de plantes aromatiques

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