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Au cœur du village de Saint-Vallier, la Ferme Fleuviale fait partie du décor depuis presque toujours. Les frères propriétaires, Frédéric et Jean-Philippe Lemieux, forment la relève de 5e génération, établie depuis 2009.
La passion agricole de ces producteurs laitiers perdure depuis l’adolescence et est en voie de transmission à la prochaine génération. L’avenir était tracé d’avance pour les frères Lemieux. « Je n’ai jamais eu de doute, affirme Frédéric, diplômé de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière. Pour mon frère, ç’a été pareil. Il a arrêté l’école à 16 ans pour travailler à la ferme. » Complémentaires, l’un s’occupe de la régie du troupeau de 90 vaches en lactation et l’autre, de la comptabilité et de la machinerie. Le succès semble avoir cogné à leur porte. « On est sur l’erre d’aller. En fait de grosseur, où on est en ce moment, on trouve que ça va bien. » Tellement bien, qu’ils ne souhaitent pas entrer dans cette « roue qui tourne » de la croissance et de devoir embaucher des employés.
Efficacité et qualité de vie
« Tous les investissements qu’on a faits, on les a faits en prévision de soit sauver du temps ou d’améliorer la qualité de travail et de vie », ajoute Frédéric. Parfois à coup de minutes ici et là, les deux frères ont développé un modèle d’affaires où l’efficacité fait gagner du temps, en assurant la rentabilité de leur production laitière de 125 kg de quota. « On n’a pas de robot, mais on est assez efficaces à la grange », souligne l’agriculteur.
Ils ont d’ailleurs acheté 20 nouvelles trayeuses l’hiver dernier. La traite des vaches s’effectue à deux aux aurores, à 4 h 15. « Le soir, à 18 h15, je suis à la maison. Tout est fini », affirme Frédéric. L’année durant, chacun prend une fin de semaine sur deux de congé grâce au coup de main, pour la traite, de la conjointe de Jean-Philippe et du fils de 17 ans de Frédéric, Jérémy. « Ça va bien, leurs affaires! », souligne leur mère Yvonne Leroux, qui a été chargée des comptes de l’entreprise agricole pendant près de 30 ans, de 1979 jusqu’au transfert. Avec son mari, elle vit toujours à la ferme. « On est proches, donc des fois, c’est difficile, mais on se mêle de nos affaires », lance-t-elle en riant.
La prochaine génération est constituée des deux fils de Frédéric, dont le plus vieux est inscrit au Centre de formation agricole Saint-Anselme. « C’est un bonheur terrible, exprime Yvonne, satisfaite. On a cette chance! »
Un transfert bien préparé Frédéric Lemieux est reconnaissant envers ses parents d’avoir préparé le transfert des années à l’avance. « Ç’a été un transfert facile, confie-t-il. Ça s’est passé comme si de rien n’était. » Se tourner vers des services-conseils a été utile pour ses parents. « On s’est munis d’un outil qui était de faire partie d’un syndicat de gestion, explique Mme Leroux. Ça nous a beaucoup aidés. » À leur tour, Frédéric et son frère veulent réunir les meilleures conditions possibles pour leur propre relève. Ils estiment que les gros investissements sont « pas mal tous faits » et le transfert s’organise déjà, car on leur a recommandé de s’y prendre environ 10 ans à l’avance. |
Emilie Nault-Simard, collaboration spéciale