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YAMACHICHE – À la Ferme Monterel, de Yamachiche en Mauricie, père et fils sont fin prêts à prendre place sur la ligne de départ… pour la prochaine saison des semences. « Il y a longtemps qu’on s’est distribué les tâches. Mon père prépare le terrain et je fais les semis », explique Yves Montour sous le regard approbateur de son père Gérard.
Le tandem exploite à Yamachiche environ 170 hectares répartis autour de la ferme et consacrés à parts égales à la culture du maïs, du soya et de blé d’automne. Yves peut aussi compter sur l’aide de son frère Patrick, qui vient prêter main-forte à l’occasion après ses heures de travail dans une autre ferme laitière de Yamachiche.
« On a ce qu’il faut pour s’occuper », lance pour sa part Gérard Montour, qui est fier, à 77 ans, de mettre encore autant d’ardeur au travail, une ardeur qui l’amène à rechercher les meilleures méthodes pour maintenir un haut niveau de performance. « On essaie de maintenir les rendements au-dessus de la moyenne », souligne-t-il.
Ensemble
C’est ensemble que les deux hommes travaillent et c’est ensemble qu’ils ont décidé en 2009 d’abandonner la production laitière en liquidant le troupeau d’une centaine de bêtes pour un quota de 45 kilos.
« C’est une décision qui a longtemps mûri, explique M. Montour père. Pendant plusieurs mois, on a pesé le pour et le contre. On savait qu’il fallait investir, mais sans avoir de relève parmi mes petits-enfants. On a donc fait ce qu’on devait faire. »
M. Montour, qui s’était établi à la ferme en 1967 avec une trentaine de bêtes, non loin de la ferme de son propre père, abandonnait ainsi la production laitière… mais pas l’agriculture.
« Je ne peux pas dire que ça ne fait pas un pincement au cœur, raconte Yves. Mes deux filles n’étaient pas intéressées à prendre la relève. Il fallait donc passer à autre chose et très vite, on a eu d’autres projets pour notre ferme. » Il avait 44 ans au moment de prendre cette nouvelle orientation. « L’amélioration des rendements est un défi constant », explique Yves Montour.
« On savait où on s’en allait, poursuit-il. On a fait des investissements dans un plan de séchage et on s’est employés à adapter nos méthodes pour produire davantage. » Et Gérard Montour, loin d’être déstabilisé par ce changement, était partant pour se retrousser les manches et aller de l’avant.
« C’est vrai que je n’ai pas de problème à suivre les changements. Mais même si c’est moi qui prépare les champs, je dois avouer que je ne me vois pas travailler sur le tracteur avec le GPS parce que j’en suis encore au GPM, “Guidé par moi-même” », dit-il en riant.
Partager son savoir Yves Montour est d’avis que les producteurs agricoles ont tout intérêt à partager leurs connaissances et leur savoir-faire pour contribuer à maintenir une agriculture forte et performante. Pour sa part, il prêche par l’exemple puisqu’il a organisé chez lui de nombreuses activités de formation et d’information, notamment des visites à l’étable lorsqu’il était producteur laitier, et des démonstrations au champ. En cela, il suit l’exemple de son père, qui a toujours été impliqué dans sa communauté. Autre preuve de cette préoccupation, Yves est l’un des membres fondateurs du club-conseil en agroenvironnement Envir-eau-sol, dont il fait toujours partie. « Le club fournit de belles occasions d’échanger », dit-il. |