Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
SAINT-ULRIC — Dans la famille Lavoie-Bélanger, la passion de l’agriculture semble héréditaire. Même si Cyrille Bélanger souhaitait que ses trois enfants choisissent un autre métier que celui de producteur, deux d’entre eux n’avaient pas autre chose en tête que de prendre la relève de la Ferme Belvoie. « J’ai trop transmis ma passion à mes enfants », confie-t-il en souriant.
Il faut également dire que la mère y est sûrement pour quelque chose aussi, puisqu’il était tout à fait naturel pour Louise Lavoie d’être agricultrice. « J’étais fille de cultivateur et je suis devenue productrice parce que je ne savais pas faire autre chose », raconte-t-elle en boutade.
La Ferme Belvoie compte 60 vaches en lactation et 90 bêtes destinées à la production vaches-veaux. De plus, l’exploitation située à Saint-Ulric, près de Matane, fait l’élevage de 35 bisons. « On les vend à un an, précise Caroline Bélanger, l’une des filles du couple. C’est comme du bison d’embouche. »
L’entreprise possède 1 000 acres de superficie, principalement en culture de foin et d’orge. « On est à l’heure des changements, indique Cyrille Bélanger. À cause des enfants, on prend de l’expansion. » « On veut construire une étable froide pour mes taures, s’empresse d’ajouter Caroline. On regarde aussi pour d’autres productions. »
Une relève persistante
« J’aurais aimé que Caroline devienne agronome, mais elle ne voulait pas », indique M. Bélanger, qui finit par admettre éprouver tout de même une grande fierté pour sa relève.
Diplômée en technologie des productions animales, de l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière, Caroline, 27 ans, détiendra bientôt 51 % des parts de l’entreprise. Pour son frère Gabriel, 22 ans, détenteur d’un diplôme d’études en production animale du Centre de formation professionnelle Mont-Joli–Mitis, l’idée de devenir actionnaire de la ferme familiale sera envisagée un peu plus tard. « Je vais rester encore un peu, mais j’espère qu’à 60 ans, je pourrai transférer toutes mes parts », laisse tomber leur père, qui est âgé de 57 ans.
La conjointe de Gabriel travaille également dans le domaine. Tout en étant inséminatrice pour le Centre d’insémination artificielle du Québec, Rebecca Rioux-Fournier fait la régie du troupeau bovin de la Ferme Belvoie. Une seule enfant de Louise Lavoie et de Cyrille Bélanger n’œuvre pas en agriculture : Anne, 25 ans, est esthéticienne.
La morale de l’histoire « Au primaire, on m’avait demandé ce que je voulais faire plus tard, raconte Cyrille Bélanger. J’avais écrit : “cultivateur”, comme mon père. » Cependant, comme l’élève était doué à l’école, certains croyaient qu’il deviendrait notaire ou exercerait une autre profession qui requiert des études universitaires. Mais il a plutôt choisi d’étudier la soudure. Une fois sa formation terminée, il ne se voyait pas souder à longueur de journée, pas plus qu’il ne se serait imaginé dans un bureau de notaire. Or, quatre ans après le décès de son père, il a acheté la ferme où il avait grandi. « La morale de l’histoire, c’est qu’il faut croire en sa passion », conclut-il. |